(Paris) Les marchés boursiers européens ont clôturé en baisse jeudi et Wall Street s’enfonçait, sur fond de craintes inflationnistes et de remontée des taux obligataires.

Après un bon démarrage, les Bourses européennes ont fini le mois dans le rouge. Paris a lâché 0,62 %, Londres 0,31 %, Francfort 0,68 % et Milan 0,21 %.

La Bourse de New York suivait la même tendance. Vers 17 h 20 GMT, le Dow Jones reculait de 1,14 %, le S&P 500 de 0,62 % et le NASDAQ était quasi stable (+0,07 %).

« L’accélération de la hausse des prix en France et en Allemagne conforte les craintes inflationnistes, ainsi que les prix de l’énergie », explique Andréa Tuéni, analyste de Saxo Banque.

En Allemagne, l’inflation s’est de nouveau accélérée, à 4,1 % sur un an, du jamais-vu depuis 1993. En France, elle a atteint +2,1 % sur la même période.

Les inquiétudes liées à la hausse des prix avaient déjà fait nettement reculer les indices boursiers mardi et remonter les taux sur le marché obligataire.  

D’un côté, une inflation forte et durable est une menace pour l’économie, car en augmentant les coûts de production, elle réduit les marges des entreprises.  

De l’autre, les banques centrales pourraient décider de resserrer leurs politiques monétaires plus rapidement que prévu.  

C’est notamment le secteur de l’énergie qui tire les prix à la consommation vers le haut.

Le gaz, qui traverse une période de forte demande alors que l’offre est limitée, a connu un nouveau pic jeudi.

Ces données ont provoqué une reprise de la hausse des taux sur le marché obligataire, notamment en Europe.  

Le répit sur la colline du Capitole ne bénéficiait pas pour l’instant aux marchés. Le Congrès américain s’apprêtait à approuver un budget pour éviter la paralysie des services fédéraux (« shutdown »).  

Cela permettrait d’éviter un blocage à court terme, en attendant de trouver un accord sur le plafond de la dette américaine d’ici au 18 octobre.

L’aérien redescend sur Terre

Après une nette progression des valeurs du transport aérien, grâce à la levée des restrictions américaines envers les voyageurs européens, « un mouvement de prise de bénéfices s’opère », selon Andréa Tuéni, qui note également que « si le pétrole continue de monter, ce n’est pas une bonne nouvelle pour ce secteur ».  

À Paris, Air France-KLM a perdu 7,52 % à 4,23 euros et l’Allemande Lufthansa a lâché 4,99 % à 5,94 euros. À Londres, IAG (British Airways) a reculé de 4,38 % à 179 pence et EasyJet de 2,53 % à 663 pence.  

À New York, American Airlines cédait 2,39 % à 20,51 dollars vers 13 h 15.

L’automobile freine

Le groupe automobile Stellantis (-0,47 % à 16,58 euros) a décidé de fermer « jusqu’à début 2022 » l’usine de sa filiale Opel en Allemagne en raison de la pénurie internationale de composants électroniques.

Dans la foulée, BMW a perdu 2,02 % à 82,76 euros, Daimler 0,88 % à 76,72 euros et Volkswagen 1,22 % à 193,64 euros, à Francfort. L’équipementier Continental a reculé de 0,34 % à 94,79 euros, après l’annonce de sa réorganisation en trois unités — automobile, pneus, technologies — sans que cela impacte l’emploi.

Boohoo pénalisé par une baisse de ses marges

À Londres, le titre de l’enseigne Boohoo a chuté de 15,12 % à 217,30 pence après avoir revu à la baisse sa prévision de marge à cause d’une envolée des coûts due aux problèmes d’approvisionnement et aux pénuries de travailleurs.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Vers 13 h 10 HAE, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c’est le dernier jour de cotation, valait 78,67 dollars à Londres, stable par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, le baril de WTI pour le même mois montait de 1,51 % à 75,95 dollars.  

L’euro se repliait (-0,19 %) par rapport au billet vert à 1,157 6 dollar, au plus bas depuis juillet 2020.

Le bitcoin évoluait en hausse de 5,05 % à 43 200 dollars.