Bombardier connaît de très bons moments en Bourse. Si bien que les investisseurs anticipent maintenant le retour du titre dans le principal indice de la Bourse de Toronto, ce qui peut expliquer une partie de la force soutenue du titre.

« L’action est effectivement en lice pour revenir dans le principal indice. Oui, c’est une possibilité », soutient un analyste financier d’une grande firme de courtage. Cet expert ne peut être nommé parce qu’il n’a pas publié de note de recherche à ce sujet et qu’il n’est pas autorisé à s’exprimer publiquement sur ce sujet par son employeur.

Il précise par contre s’appuyer sur une analyse réalisée à l’interne pour croire à un retour prochain de Bombardier dans l’indice composé S&P/TSX qui pourrait venir dès septembre.

Son de cloche similaire chez ATB Capital Markets. « Nous voyons Bombardier être ajouté [à l’indice], un élément positif pour le titre », est-il souligné dans un rapport qu’elle a publié mardi.

Après avoir amorcé l’année à 48 cents, l’action du constructeur montréalais de jets d’affaires s’est appréciée jusqu’à 1,84 $ cette semaine pour toucher son plus haut niveau depuis le mois de janvier l’année dernière. Au cours actuel, la capitalisation boursière de Bombardier dépasse le cap des 4 milliards à Toronto.

Bombardier avait été éjecté de deux des principaux indices boursiers canadiens en juin 2020. S&P Dow Jones Indices avait supprimé le titre de l’indice S&P/TSX 60 et de l’indice composé S&P/TSX.

S&P Dow Jones Indices pourrait annoncer dans les jours qui suivent la réintégration de Bombardier en dévoilant le résultat de sa prochaine analyse trimestrielle.

Impact

Être évincé d’un indice peut avoir un impact sur la valeur d’un titre puisque cela peut provoquer des transactions de vente de la part d’investisseurs qui ajustent leurs positions. D’importantes sommes investies sur les marchés le sont par l’entremise de fonds indiciels qui reproduisent des indices en détenant les titres qui les composent.

S&P Dow Jones Indices tient compte de critères précis, notamment du cours de l’action et de la capitalisation boursière, avant d’annoncer un rééquilibrage.

Pour faire partie du principal indice de la Bourse de Toronto, un titre doit notamment avoir une capitalisation boursière de plus de 0,04 % de la capitalisation totale du TSX et se négocier à une valeur supérieure à 1 $ l’action.

Au moment de son éjection de l’indice S&P/TSX le 22 juin 2020, l’action de Bombardier valait 47 cents. Le titre avait par la suite glissé jusqu’à 27 cents en novembre dernier avant d’entreprendre son ascension.

Outre une hausse de volume de transactions, faire partie de grands indices boursiers revêt de l’importance, ne serait-ce que pour la notion de prestige qui y est associée ainsi qu’à la visibilité et à la reconnaissance.

Activement négocié à Toronto

La porte-parole de Bombardier, Jessica McDonald, avait affirmé à La Presse l’été dernier que les fonds indiciels représentaient un faible pourcentage des détenteurs d’actions de catégorie B de Bombardier.

Après avoir été supprimés d’un indice, les titres retirés ne sont généralement pas admissibles à un retour avant 12 mois. Bombardier a été retiré le 22 juin 2020 et demeure par ailleurs un des titres les plus activement négociés à Toronto.

Bombardier publiera ses prochains résultats trimestriels le 28 octobre. Au total, 7 des 17 analystes qui suivent officiellement les activités de Bombardier recommandent l’achat du titre. Le cours cible moyen des experts sur un horizon de 12 mois est actuellement de 1,72 $. Si certains observateurs estiment que le niveau d’endettement reste élevé, la demande pour les avions d’affaires est qualifiée de « forte ». Reste à voir comment cette demande demeurera soutenue à plus long terme.

L’action de Bombardier a gagné 6 % mardi pour clôturer à 1,84 $ à Toronto.