(New York) Les cours du pétrole ont plongé de plus de 4 % vendredi, au lendemain d’une dégringolade similaire, malmenés par l’incertitude découlant de la contamination à la COVID-19 de Donald Trump et par une offre d’or noir bien supérieure à la demande.

Le baril américain de WTI pour livraison en novembre a abandonné 4,31 % ou 1,67 dollar par rapport à la clôture de jeudi, à 37,05 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour décembre est tombé à 39,27 dollars, en chute de 4,06 % ou 1,56 dollar.

WTI et Brent ont également enregistré leur deuxième baisse hebdomadaire consécutive, lâchant respectivement 7,95 % et 6,32 %.

« La contamination par le coronavirus du président Trump ajoute une couche d’incertitude supplémentaire pour les marchés des matières premières », a expliqué David Fyfe, analyste chez Argus Media.

« La récente volatilité des prix est accentuée par les questions que cela soulève concernant le déroulement et le calendrier des élections de novembre, et génère un fort mouvement d’aversion au risque », a-t-il ajouté auprès de l’AFP.

Jeudi, les deux cours de référence du brut avaient franchi la barre des-5 % en séance, avant de limiter leurs pertes et de n’abandonner « que » 3 % à la clôture.  

Donald Trump, 74 ans, a fait savoir dans un tweet dans la nuit de jeudi à vendredi qu’il avait été testé positif à la COVID-19, tout comme sa femme Melania, et qu’il se mettait en quarantaine. Le médecin de la présidence américaine a dit s’attendre à ce que M. Trump « continue à assumer ses fonctions sans perturbations pendant sa convalescence ».

Cette nouvelle « vient s’ajouter aux mauvais signaux économiques reçus par le marché tout au long de la semaine. Les investisseurs constatent que la demande d’or noir, après un rebond pendant l’été, s’essouffle, et que les économies sont peut-être en train de rater le coche de la reprise », a complété M. Fyfe.

L’absence d’un nouveau plan de relance américain n’arrange rien, selon Jeffrey Halley, de Oanda.

« La combinaison d’une demande tiède, de l’augmentation de l’offre mondiale et de l’incertitude politique américaine entraîne un puissant cocktail baissier », avait résumé plus tôt dans la journée Stephen Brennock, analyste de PVM.