(Toronto et New York) Le principal indice de la Bourse de Toronto a atteint son niveau le plus élevé depuis le mois de mars, mercredi, grâce à la vigueur du secteur de l’énergie, alors qu’au sud de la frontière, l’indice élargi S&P 500 s’est approché d’un nouveau sommet. New York a fini en lion profitant de la remontée des valeurs technologiques.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 78,27 points, terminant à 16 575,28 points. Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis le 4 mars, lorsqu’il avait clôturé à 16 780 points, avant la dégringolade provoquée par la pandémie de COVID-19.

« L’énergie a mené la charge aujourd’hui », a déclaré Michael Currie, vice-président et conseiller en placement chez Gestion de patrimoine TD.

Les titres du secteur énergétique se sont appréciés en moyenne de 1,94 % au cours de la séance. À la Bourse des matières premières de New York, le prix du baril de pétrole a augmenté de 1,06 $ US pour clôturer à 42,67 $ US.

Cette progression du cours du brut est survenue à la suite des nouvelles dévoilées par l’American Petroleum Institute (API) voulant que la diminution des stocks a été plus importante qu’anticipée aux États-Unis, a souligné M. Currie. Une baisse de l’offre tend à faire grimper les prix, a-t-il souligné.

Du côté de Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a clôturé à 27 977 points, en hausse de 290 points, alors que l’indice composé du NASDAQ, à forte coloration technologique, a ajouté 229,42 points, à 11 012 points.

L’indice élargi S & P 500 a avancé de 47 points, à 3380,35 points. Il se trouve à environ 0,17 % de son cours de clôture historique de 3386 points atteint en février dernier. En cours de séance, l’indice a temporairement dépassé ce niveau.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est transigé au cours moyen de 75,45 cents US par rapport au cours moyen de 75,24 cents US de mardi.

Pour sa part, le prix de l’or a clôturé à 1949 $ US, en hausse de 2,70 $ US. Le prix de la livre de cuivre a terminé à 2,89 $ US, en progression d’environ deux cents US.

Les technos et Kamala Harris

La Bourse de New York a fini en nette hausse mercredi, profitant de la remontée des valeurs technologiques et réagissant de manière positive au choix de Kamala Harris comme colistière du démocrate Joe Biden pour l’élection présidentielle de novembre.

Des rotations sectorielles de portefeuille au profit de valeurs cycliques (transport aérien, croisiéristes, voyagistes, etc.) et au détriment des valeurs technologiques avaient pesé sur le marché en début de semaine, en particulier sur le NASDAQ.

« Mais elles ne s’appuient pas sur une réalité économique », rappelle Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

« Quand les investisseurs ont acheté les compagnies aériennes ou de croisières lundi et mardi, ce n’était pas parce que l’activité s’améliorait, mais parce qu’ils pensaient que c’était des titres qui avaient beaucoup de retard », ajoute-t-il.

Les acteurs du marché se sont redirigés mercredi sur les grands noms de la techno, qui ont soutenu la Bourse depuis le mois de mars et y pèsent un poids considérable : Amazon est monté de 2,65 %, Apple de 3,32 %, Microsoft de 2,86 % et Alphabet, la maison mère de Google, de 1,80 %.

La décision historique du candidat démocrate à la Maison-Blanche Joe Biden de choisir mardi la sénatrice Kamala Harris, première femme noire colistière aux États-Unis, pour défier avec lui Donald Trump le 3 novembre a par ailleurs été bien reçue par le marché.

« C’est un choix qui ramène plutôt vers le centre le parti démocrate », explique M. Volokhine, qui rappelle que la sénatrice de Californie « n’a jamais semblé anti-business. Ce n’est pas le genre de personnalité à la Elizabeth Warren », la sénatrice du Massachusetts dont le nom avait été cité dans la presse, pourfendeuse de Wall Street.

Autre facteur d’optimisme pour les investisseurs : l’annonce mardi soir par Donald Trump d’un contrat de 1,5 milliard de dollars pour la livraison de 100 millions de doses du vaccin expérimental de la biotech américaine Moderna, le sixième contrat de ce genre depuis mai. L’action est montée de 0,80 % à Wall Street.

Bond de 13 % de Tesla

Au rang des indicateurs de mercredi, les prix à la consommation aux États-Unis ont augmenté de 0,6 % en juillet, comme en juin mais plus qu’attendu, selon l’indice CPI publié par le département du Travail.

Parmi les valeurs du jour, Tesla a bondi de 13,12 %. Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme a annoncé mardi soir qu’il allait fractionner son action par cinq à Wall Street. Cette opération a pour objectif de rendre le titre, déjà prisé des investisseurs, plus accessible aux salariés de l’entreprise et aux petits porteurs.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait à 0,6681 % vers 20 h 30 GMT contre 0,6415 % mardi soir.