(NEW YORK, TORONTO) Le principal indice de la Bourse de Toronto a rebondi, jeudi, au lendemain de sa pire séance de l’année, mais a tout de même clôturé en baisse après avoir atteint son plus bas niveau en cinq mois, alors que les craintes d’un ralentissement économique mondial persistent.

Le scénario était similaire à New York, où les Bourses ont terminé en ordre dispersé, réagissant nerveusement à des informations contradictoires sur la guerre commerciale sino-américaine et à des indicateurs mitigés sur la santé de l’économie des États-Unis.

L’indice composé S&P/TSX a abandonné 33,41 points pour clôturer à 16 012,53 points.

Du côté de Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a ajouté 99,97 points, à 25 579,39 points, alors que l’indice élargi S&P 500 a pris sept points, à 2847,6 points. L’indice composé du NASDAQ a clôturé à 7766,62 points, en recul de 7,32 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,4 cents US, par rapport à son cours moyen de 75,13 cents US de la veille.

La Bourse de New York, affectée par des signes précurseurs de récession, avait connu une dégringolade mercredi. Le Dow Jones avait notamment connu sa plus lourde chute de l’année.

La séance de jeudi a été marquée par de multiples changements de tendance, les principaux indices alternant entre le vert et le rouge.

Un court vent de panique a même saisi les investisseurs en début d’après-midi quand le taux d’intérêt sur le bon du Trésor américain à 30 ans, qui n’était jamais descendu en-dessous de 2 %, est tombé à 1,91 %. Il s’établissait à 1,95 % vers 16 h 20.

Le taux d’intérêt sur la dette américaine à 10 ans était lui de 1,50 %, à son plus bas en trois ans.

« C’est un marché schizophrénique, influencé par les rendements obligataires et les grands titres de l’actualité. Cela fait évoluer le marché dans des sens contraires », a estimé Lindsey Bell, de CFRA.

Jeudi, les acteurs du marché peinaient à interpréter les derniers développements de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine.

Pékin a certes menacé Washington de « mesures de représailles » si les États-Unis mettaient à exécution des droits de douane punitifs supplémentaires sur des produits made in China.

Mais un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a également appelé à trouver un compromis.

« Nous espérons que les États-Unis peuvent travailler de concert avec la Chine pour mettre en œuvre le consensus qui avait été atteint (lors du sommet du G20) à Osaka », a déclaré Hua Chunying devant des journalistes.

Signaux contradictoires

Les investisseurs ont également eu du mal à interpréter des données sur l’économie des États-Unis publiées jeudi.

Les ventes au détail ont fait un bond en juillet, dépassant les attentes des analystes, et la productivité a enregistré une progression plus soutenue que prévu au 2e trimestre.

En revanche, la production industrielle a reculé de 0,2 % en juillet par rapport à juin, décevant les attentes des analystes, selon les chiffres de la Réserve fédérale (Fed).

« C’est le mois d’août. Le marché est particulièrement volatil en raison du faible volume », a par ailleurs fait remarquer Mme Bell. « I l en faut peu pour qu’il bascule », a-t-elle ajouté.