(New York et Toronto) Les marchés boursiers nord-américains ont connu jeudi une séance en dents de scie, faisant alterner les hausses et les baisses au gré des messages transmis par le président américain Donald Trump sur Twitter, à l'approche d'une possible escalade dans le conflit commercial qui oppose les États-Unis à la Chine.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto s'est partiellement remis des fortes baisses qu'il affichait plus tôt dans la journée, pour finalement clôturer en baisse de 75,65 points, à 16 321,75 points.

La Bourse de New York a terminé dans le rouge, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,54 % à 25 828,36 points, Le Nasdaq s'est déprécié de 0,41 %, à 7910,59 points, et l'indice élargi S&P 500 de 0,30 %, à 2870,72 points.

Des représentants américains et chinois doivent se retrouver à partir ce jeudi soir dans les bureaux du représentant au commerce Robert Lighthizer pour une nouvelle session de tractations à l'issue des plus incertaines, alors même qu'elle était présentée il y a quelques jours encore comme la dernière avant un sommet entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.

Les deux puissances se menacent désormais mutuellement de nouvelles mesures protectionnistes et, comme en Asie et en Europe, la place new-yorkaise évolue depuis le début de la semaine au gré des gros titres sur le sujet.

Donald Trump, qui ne cesse de souffler le chaud et le froid sur le sujet, a adressé jeudi un signal d'apaisement en révélant avoir reçu une «belle lettre» de son homologue chinois Xi Jinping et en estimant encore «possible» de nouer cette semaine un accord.

Pour autant, il était toujours bien prévu à la clôture jeudi que des droits de douane supplémentaires sur 200 millions de dollars de biens chinois soient mis en oeuvre dès vendredi.

«Le marché espère toujours une sorte d'accord mais les investisseurs deviennent plus réalistes», estime Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

«Il est impossible de franchir en un jour le fossé entre ce que veulent les États-Unis et ce que la Chine est prête à offrir» et les investisseurs «commencent vraiment à réaliser que ce problème complexe ne pourra pas être résolu en une seule réunion ou en une poignée de mains», ajoute-t-il.

Même si le contenu exact des discussions n'est pas connu, l'administration Trump a affirmé que Pékin était revenu sur ses principaux engagements donnés lors des précédentes sessions de négociation. Une interprétation démentie par le porte-parole chinois du ministère du Commerce.

«Les marchés ne misent pas sur un échec total des négociations, sans quoi les indices chuteraient bien plus», relève aussi Paul Donovan d'UBS. Ils «semblent plutôt intégrer l'idée d'une hausse temporaire des taxes à l'importation accompagnée d'une poursuite des négociations.»

Mais, souligne-t-il aussi, «plus l'incertitude durera, plus l'impact économique sera important, et ce, peu importe si un accord est finalement conclu ou non».

Sur le marché obligataire, le taux sur la dette à 10 ans des États-Unis baissait à 2 454 % contre 2 484 % mercredi soir.

Après une âpre bataille pour s'emparer du spécialiste de gaz naturel Anadarko, la major pétrolière américaine Chevron a jeté l'éponge,  laissant la voie libre à sa compatriote Occidental Petroleum soutenue par le milliardaire Warren Buffett.

L'action de Chevron a gagné 3,14 % tandis que le titre Anadarko a perdu 3,26 % et celui d'Occidental 6,44 %.