La Bourse de Londres a terminé quasi stable lundi pour la dernière séance de 2018 (-0,09 %), concluant une année éprouvante pour un marché britannique tributaire des incertitudes du Brexit.

L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 5,84 points à 6728,13 points au cours d'une séance écourtée avant le Nouvel An. Le marché a marqué une pause après avoir grimpé vendredi dernier.

Sur l'ensemble de l'année, il a subi une chute de 12,48 %, soit sa plus mauvaise performance depuis 2008 et la crise financière internationale.

Malgré le poids du Brexit, la baisse du marché est du même ordre de grandeur que ses homologues européens comme Paris et Francfort sur fond de tensions commerciales et de craintes pour la croissance mondiale.

La place londonienne a connu une année en dents de scie, puisque son indice vedette a atteint des sommets historiques fin mai autour de 7900 points, avant de dégringoler sévèrement par la suite.

« Le marché boursier britannique a vraiment senti les effets du Brexit en 2018 », résume Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

La baisse de la livre, reflet des doutes des investisseurs sur le Brexit, a toutefois bénéficié un temps au marché, surtout au printemps, en donnant un coup de pouce aux multinationales cotées à Londres.

Mais le flou entourant le processus de Brexit et l'incapacité du gouvernement britannique à faire valider l'accord négocié avec Bruxelles a lourdement pesé sur le moral des opérateurs en fin d'année.

« Les entreprises exposées à l'économie britannique se sont retrouvées sous pression alors que les dirigeants politiques semblent incapables de se mettre d'accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'UE », explique M. Khalaf.

Résultat, ces sociétés ont figuré parmi les plus mauvais élèves de l'année. C'est le cas du secteur de la construction avec Persimmon (-29,51 %) et Taylor Wimpey (-30,39 %) ou encore des banques telles que Lloyds Banking Group (-23,82 %) et RBS (-22,05 %).

La plus mauvaise performance de l'indice vedette est signée par le cigarettier British American Tobacco (-50,18 %) qui souffre de la lutte du gouvernement américain contre les cigarettes mentholées.  

La plus forte hausse est en revanche décrochée par le distributeur en ligne Ocado (+98,94 %), qui a signé un partenariat important aux États-Unis, illustrant l'essor de la vente sur l'internet au détriment de commerces physiques en pleine déconfiture au Royaume-Uni.

Sans surprise, le Brexit risque d'être le thème dominant sur le marché britannique en 2019, avec un divorce effectif prévu le 29 mars prochain.

D'ici là, la première ministre conservatrice Theresa May devra tenter courant janvier de faire voter par le Parlement l'accord, mais rien ne dit qu'elle y parviendra compte tenu des divisions au sein de son propre camp.

Ces incertitudes font craindre pour la croissance économique en 2019 au Royaume-Uni, qui devrait déjà avoir ralenti en 2018 par rapport aux années précédentes.

« Il est peu probable que nous y voyons plus clair en janvier. Le Brexit va prendre de plus en plus de place au Parlement et une série de publications dans la distribution ne devrait pas aider non plus » en raison de la morosité de la consommation des ménages, prévient M. Khalaf.