Wall Street a terminé dans le rouge mercredi, lestée par une banque centrale américaine (Fed) se montrant plus optimiste sur l'économie et donc plus disposée à resserrer sa politique monétaire, ainsi que par la menace de nouvelles sanctions sur la Chine.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 0,5% à 25 201,20 points. Le Nasdaq, à forte composante technologique, 0,1% à 7695,70 points.

L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,4% à 2775,63 points.

Les indices ont piqué du nez après la diffusion par la Fed d'un communiqué relevant ses prévisions de croissance et d'inflation pour 2018. Pour éviter une éventuelle surchauffe de l'économie, l'institution a remonté ses taux d'intérêt pour la seconde fois de l'année, mais a aussi prévu deux hausses de taux supplémentaires d'ici fin décembre.

Toute décision de cette nature rend de façon générale plus cher le coût des emprunts pour les particuliers et les entreprises, ce qui pourrait freiner leurs dépenses de consommation et d'investissement et éventuellement peser sur la croissance.

L'indice représentant au sein du S&P 500 le secteur immobilier, particulièrement sensible à la perspective d'une hausse des taux, a reculé de 2,3%.

La perspective d'une progression rapide des taux importe aussi aux courtiers de Wall Street, qui ont beaucoup profité au cours des dernières années des taux bas de la Fed et accueillent donc généralement une telle décision avec circonspection.

Au final, «les décisions de la Fed correspondaient plutôt aux attentes, mais le fait qu'elle se soit montrée un peu plus agressive que prévu a pu rendre quelques investisseurs nerveux», a souligné Art Hogan de Wunderlich Securities.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt ont grimpé avant de se stabiliser, le rendement sur la dette américaine à 10 ans évoluant  à 2,974% contre 2,961% mardi soir et celui à 30 ans à 3,092% contre 3,094% à la précédente fermeture.

Le marché a aussi été secoué mercredi par des informations de presse sur la préparation de nouvelles sanctions américaines contre la Chine, annoncées peut-être dès vendredi.

De grandes multinationales comme l'avionneur Boeing ou le fabricant d'engins de chantier Caterpillar, deux membres du Dow Jones qui pourraient pâtir des tensions commerciales, ont respectivement baissé de 1,8% et 1,8%.

Les investisseurs surveillaient aussi le secteur des télécoms et des médias au lendemain d'une victoire notable pour l'opérateur AT&T (-6,2%), qui a reçu le feu vert d'un juge américain pour avaler le poids lourd des médias Time Warner (+1,8%).

Après cette décision, Comcast a cédé 0,2% alors que le marché anticipait le lancement d'une contre-offre sur les actifs du groupe de médias Fox (+7,7%), déjà promis à Disney (+1,9%) en décembre. Le câblo-opérateur a finalement annoncé juste après la clôture mercredi vouloir faire une proposition à 65 milliards US.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 23,16 points pour terminer la séance à 16 265,82 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 76,99 cents US, en hausse de 0,09 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du pétrole brut a gagné 28 cents US à 66,64 $ US le baril, tandis que celui de l'or a pris 1,90 $ US à 1301,30 $ US l'once. Le cours du cuivre a avancé d'environ 1 cent US à 3,25 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne