Les marchés canadiens et américains ont connu des sorts différents lundi, les premiers étant plombés par une chute du pétrole, les seconds dopés par quelques fusions.

Le souhait de l'Irak d'être exempté d'une éventuelle baisse de production des pays membres de l'Opep a fait reculer le prix du baril de pétrole brut, lundi, ce qui a plombé le marché boursier de Toronto et le dollar canadien.

Le huard s'est déprécié de 0,34 cent US à 74,70 cents US.

Entretemps, l'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a glissé de 16,03 points à 14 923,01 points.

Le cours du pétrole brut a cédé 33 cents US à 50,52 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Wall Street en hausse

Wall Street a monté lundi, le moral des investisseurs étant stimulé par l'annonce de plusieurs fusions et acquisitions, tandis que les statistiques du jour se révélaient plutôt engageantes dans le monde: le Dow Jones a pris 0,43% et le Nasdaq 1,00%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 77,32 points à 18.223,03 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 52,42 points à 5.309,83 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 10,17 points, soit 0,47%, à 2.151,33 points.

La séance a été marquée par «l'annonce de plusieurs fusions et acquisitions, qui représentent au total quelque cent milliards de dollars», a mis en avant Art Hogan, de Wunderlich Securities. «Cela témoigne (...) que les perspectives des marchés et de l'économie inspirent confiance.»

Sur ce plan, Wall Street a, avant tout, digéré le rachat pour plus de 85 milliards de dollars de Time Warner, propriétaire des chaînes de télévision CNN et HBO et des studios de cinéma Warner Bros, par le géant des télécommunications AT&T.

Même si AT&T (-1,68% à 36,86 dollars), qui a parallèlement annoncé un bond de son bénéfice net au troisième trimestre en dépit d'un tassement de ses abonnés, et Time Warner (-3,06% à 86,74 dollars) n'en ont pas individuellement profité, «cela devrait attirer des liquidités dans le secteur de la technologie», a assuré Michael James, de Wedbush Securities, estimant que cela contribuait à soutenir particulièrement le Nasdaq.

Parmi les autres fusions et acquisitions notables, l'équipementier aéronautique Rockwell Collins, qui va racheter son concurrent B/E Aerospace (+16,36% à 58,89 dollars) pour 6,4 milliards de dollars, a perdu 6,22% à 79,21 dollars.

La société de courtage en ligne TD Ameritrade a cédé 4,37% à 35,46 dollars après l'annonce du rachat pour quatre milliards de dollars de sa concurrente Scottrade Financial Services, qui n'est pas cotée.

M. James estimait par ailleurs que Wall Street avait bénéficié lundi de la «combinaison» de ces acquisitions américaines avec «de bons chiffres à l'étranger», dont l'effet a aussi été sensible sur les autres grandes places.

A travers le monde, les investisseurs ont salué un indicateur encourageant sur le commerce japonais et, surtout, un bon indice sur la croissance de l'activité en octobre dans le secteur privé de la zone euro, au plus haut de l'année.

T-Mobile bondit

Qui plus est, aux États-Unis, «un indice avancé de l'activité manufacturière a dépassé les attentes», ont remarqué dans une note les experts de la maison de courtage Charles Schwab, en référence à un chiffre établi par le cabinet Markit, également pour ce mois-ci.

Enfin, Wall Street semble bien disposée pour poursuivre la période trimestrielle des résultats d'entreprises, «qui se révèlent pour le moment franchement meilleurs que prévu», selon les termes de M. Hogan.

- AFP et PC