Les principaux indices boursiers nord-américains ont clôturé en ordre dispersé, hier, après que la Réserve fédérale des États-Unis a confirmé l'éventualité d'un prochain durcissement monétaire.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a gagné 69,37 points pour clôturer à 14 618,97 points. Le parquet torontois a essentiellement été soutenu par le secteur des matériaux, tandis que celui de l'énergie a limité les gains.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,10 cent US à 75,42 cents US.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a avancé de 15,54 points à 18 144,20 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a pris 2,45 points à 2139,18 points. L'indice composé du Nasdaq a cependant perdu 7,77 points à 5239,02 points.

«La séance a été mitigée, l'actualité dominante étant manifestement la publication des minutes de la Fed», a résumé Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Au lendemain d'une nette baisse de la bourse de Wall Street sur fond de craintes accrues d'une rapide hausse des taux américains, les investisseurs étaient particulièrement attentifs au compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale, remontant à septembre.

Or, ces minutes ont confirmé que plusieurs des responsables de la Fed jugent «approprié» de «bientôt» relever les taux et que ce n'est qu'à l'issue d'une discussion «très serrée» qu'elle a finalement renoncé à agir le mois dernier.

«Cela semble désormais acquis qu'ils vont relever les taux en décembre», a jugé M. Lynch, jugeant improbable une telle mesure dès la prochaine réunion en novembre, juste avant l'élection présidentielle américaine.

Une hausse des taux en décembre permettrait in extremis à la Fed de limiter cette année son soutien à l'économie, après avoir relevé ses taux en décembre 2015 pour la première fois depuis près de dix ans.

Pour l'heure, «ce qui domine dans les minutes de septembre de la Fed, c'est à quel point ses membres sont divisés sur tous les sujets importants: les risques pour la croissance, les tensions sur le marché du travail (...), les perspectives d'inflation et, en conséquence, la voie à suivre sur les taux», a nuancé dans une note Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macro.

Les investisseurs craignent d'autant plus un resserrement monétaire qu'ils sont en train de commencer à digérer les résultats d'entreprises du troisième trimestre et qu'une accélération des bénéfices est jugée nécessaire par beaucoup d'observateurs pour justifier des valorisations boursières élevées en cas de moindres liquidités.

«On n'en peut plus d'attendre les résultats d'entreprises, qui vont être le prochain obstacle à franchir pour la Bourse», a reconnu M. Lynch, rappelant que le géant de l'aluminium avait sonné mardi un mauvais départ par des chiffres décevants.

- Avec La Presse canadienne