Wall Street a fini en hausse vendredi, rassurée par de bons indicateurs sur l'économie américaine qui ont permis de passer outre les accès de faiblesse du pétrole et des autres Bourses: le Dow Jones a gagné 0,6% et le Nasdaq 0,9%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a progressé de 107,66 points à 17 792,75 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 44,69 points à 4914,54 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, le S&P 500, un indice élargi, a gagné 13,04 points, soit 0,6%, à 2072,78 points.

«Les actions américaines ont résisté à la pression exercée par la chute des prix du brut et les chiffres très décevants de la confiance des grandes industries japonaises», ont souligné les analystes de Charles Schwab.

Les bons indicateurs publiés en Chine et en zone euro n'ont pas suffi à porter les grands indices européens, mais, combinés à de bons chiffres sur l'emploi et l'activité manufacturière, ils ont contribué à la remontée d'une Bourse de New York qui avait ouvert dans le rouge.

«C'est surtout les chiffres sur l'activité manufacturière qui ont inversé la tendance (...) en dépassant les attentes», a déclaré Kenny Landgraf, chez Republic Wealth Advisors.

L'indice ISM manufacturier s'est affiché à 51,8 en mars, marquant une expansion supérieure aux attentes, alors que l'activité du secteur était en contraction depuis octobre.

Le moral des consommateurs américains a également agréablement surpris les investisseurs, qui en début de journée étaient restés presque de marbre devant les bons chiffres de l'emploi, car «ils étaient proches des attentes», a noté Jack Ablin, chez BMO.

L'économie américaine a créé 215 000 nouveaux emplois le mois dernier, 15 000 de plus que les prévisions médianes des analystes. Le taux de chômage est remonté d'un dixième de point à 5%, mais «pour la meilleure raison possible», expliquait Chris Low chez FTN Financial: le taux de population active est remonté à 63%, son plus fort niveau en deux ans.

Parallèlement, les salaires horaires ont augmenté un peu plus que prévu, à hauteur de 0,3%, soit 2,3% sur un an, ce qui selon M. Ablin a pu inquiéter des investisseurs craignant que des responsables de la Fed trouvent là une raison de rehausser les taux d'intérêt.

En fin de compte, la réaction du marché correspond avant tout aux attentes de bénéfices des entreprises, et selon lui l'«indice ISM sur l'activité manufacturière aide à gonfler les bénéfices».

L'automobile s'essoufle

Le constructeur de voitures électriques Tesla a gagné 3,4% à 237,59 $US, après la présentation de sa berline compacte deux fois moins chère que ses véhicules précédents, la Model 3. Son patron Elon Musk a assuré que 198 000 commandes avaient déjà été enregistrées, pour un total de ventes estimé à 7,5 milliards US.

Les autres groupes automobiles américains s'affichaient en revanche en baisse, après des ventes mensuelles décevantes.

General Motors, dont les ventes ont progressé de 0,9% sur un an, mais avec une chute de 6,6% en données corrigées des variations saisonnières, a perdu 3,05% . Ford a reculé de 2,96%, bien que son mois de mars ait été le meilleur depuis 10 ans, et Fiat-Chrysler de 4,1% .

Les prix des matières premières ont entraîné l'indice de référence de la Bourse de Toronto dans leur chute,  pendant que la publication de solides chiffres sur le marché de l'emploi aux États-Unis faisait grimper Wall Street. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a cédé 54,03 points à 13 440,33 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,16 cent US à 76,84 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a retraité de 1,55 $ US à 36,79 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a lâché 12,10 $ US à 1223,50 $ US l'once. Le cours du cuivre a pour sa part reculé de 2 cents US à 2,16 $ US la livre.

- Avec PC