Wall Street a fini jeudi en ordre dispersé, une chute des cours du pétrole et des indicateurs mitigés ralentissant un marché qui restait proche de ses plus hauts niveaux.

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Les marchés à la clôture :

TSX 15 241,16 / 12,59 (0,08%)

Dow Jones 18 214,42 / -10,15 (-0,06%)

S&P 500 2 110,73 / -3,13 (-0,15%)

NASDAQ 4 987,89 / 20,75 (0,42%)

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Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 10,15 points à 18 214,42 points, gardant en vue son record de clôture franchi la veille à 18 224,57 points, tandis que le Nasdaq, stimulé par un secteur technologique en forme, a gagné 20,75 points à 4987,89 points et s'est encore rapproché du seuil des 5000 points ainsi que ses sommets historiques d'il y a quinze ans.

L'indice élargi S&P 500, sur lequel se basent de nombreux investisseurs, a reculé de 0,15%, soit 3,12 points, à 2110,74 points, lui aussi proche de ses plus hauts niveaux.

«Il y a beaucoup de bonne humeur et on est en train de terminer l'un des meilleurs mois à Wall Street depuis plusieurs années», a souligné Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Depuis le début du mois, le Dow Jones a gagné environ 6%, ce qui le met en position d'enregistrer sa meilleure performance mensuelle depuis près de trois ans et demi d'ici vendredi soir.

«Cependant, beaucoup de problèmes restent sur la table, dont la faiblesse du marché du pétrole», et la force du dollar, a nuancé Mace Blicksilver. «Je crains un peu un retour de bâton demain, ou lundi, après le changement de mois.»

Les prix du pétrole ont chuté de près de trois dollars à New York, face à des réserves américaines toujours très élevées, ce qui a fait souffrir les titres des acteurs du secteur, comme Chevron et ExxonMobil.

Chevron a perdu 1,40% à 107,06 dollars, et ExxonMobil, qui a en outre reconnu que les sanctions occidentales contre la Russie pourraient lui coûter potentiellement un milliard de dollars sur son exercice 2014, a cédé 1,06% à 88,65 dollars.

Les marchés ont aussi été freinés par plusieurs chiffres mitigés sur l'économie américaine, dont une hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage et surtout, le mois dernier, la première baisse annuelle des prix depuis 2009.

Toutefois, même si «la déflation est actuellement l'épouvantail des marchés», ils ont été rassurés par le fait que «si l'on enlève l'énergie et l'alimentation, les prix n'ont en fait pas baissé», a tempéré Brent Schutte, de BMO Private Bank.

«On avait peur de voir la baisse des prix du pétrole déborder sur les autres secteurs, et ce n'est pas le cas», a-t-il précisé.

Morgan Stanley baisse 

Dans le détail, le Nasdaq bénéficiait de très bonnes performances de valeurs technologiques, dont un bond de 11,72% à 70,24 dollars de l'éditeur de logiciels Salesforce.com, qui a annoncé une hausse de plus d'un quart de ses ventes au dernier trimestre, et relevé ses prévisions de chiffres d'affaires pour l'année en cours.

Également dans le secteur, le groupe informatique Emulex s'est envolé de 24,69% à dollars après l'annonce de son rachat pour plus de 600 millions de dollars par le spécialiste des semi-conducteurs Avago, qui a gagné 14,71% à 129,25 dollars.

Dans le reste des valeurs, la banque d'affaires Morgan Stanley a reculé de 1,45% à 36,06 dollars après avoir annoncé le versement de 2,6 milliards de dollars aux autorités américaines pour solder des litiges liés à des crédits immobiliers adossés à des produits financiers complexes à l'origine de la crise.

Le distributeur Sears, notamment propriétaire des enseignes éponymes et Kmart, a chuté de 4,88% à 36,05 dollars après avoir fait état d'une perte nette de 159 millions de dollars au dernier trimestre et d'un net déclin de ses ventes.

Toujours à un haut niveau, le marché obligataire se repliait néanmoins. Vers 16 h 30,  le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 2,033% contre 1,964% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,629% contre 2,565% précédemment.

«Peut-être que les investisseurs européens cherchent de meilleurs rendements, peut-être que l'on se tourne vers des valeurs refuge par crainte d'un repli de la Bourse (...) toujours est-il que l'appétit pour la dette américaine n'est pas rassasié pour le moment», a nuancé Patrick O'Hare.