Wall Street s'est affaissée mercredi, plombée par des propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, laissant entrevoir une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis dès la mi-2015.

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Les marchés à la clôture :

TSX 14 334,04 / -34,94 (-0,24%)

Dow Jones 16 222,43 / -113,76 (-0,70%)

S&P 500 1 860,77 / -11,48 (-0,61%)

NASDAQ 4 307,60 / -25,71 (-0,59%)

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Proches de l'équilibre jusqu'à la parution du communiqué de la Fed, à l'issue d'une réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), les indices new-yorkais ont ensuite basculé dans le rouge, avant d'accentuer leurs pertes lors de la conférence de presse qui a suivi.

Mme Yellen a indiqué qu'il pourrait être nécessaire de remonter les taux d'intérêt «environ six mois» après la fin des dernières injections de liquidités de la Fed dans le système financier, soit aux alentours du deuxième trimestre 2015.

Il s'agissait de sa première intervention devant la presse à l'issue d'une réunion du FOMC depuis qu'elle a pris les rênes de la banque centrale début février.

«Ces propos ont immédiatement fait chuter le marché obligataire et les prises de risques sur le marché des actions», a relevé Michael James, de Wedbush Securities.

En effet, «les investisseurs se sont habitués à la politique monétaire très accommodante menée depuis 5 ans et il est devenu tout à fait clair qu'elle allait être resserrée et que les taux risquaient de remonter», a-t-il poursuivi.

Des taux d'intérêt plus élevés tendent à peser sur l'appétit des courtiers car il renchérit le coût du crédit et rend l'argent plus cher.

Mme Yellen a toutefois ajouté qu'une telle hausse dépendrait de l'état du marché du travail et de l'inflation. Le taux directeur de la Fed est pour l'instant maintenu proche de zéro.

Le communiqué du FOMC diffusé peu avant a été en revanche accueilli sans grand élan, Wall Street ayant dans l'ensemble anticipé ses annonces.

La Fed a décidé de diminuer de dix milliards de dollars supplémentaires ses injections mensuelles de liquidités destinées à fluidifier le crédit et soutenir l'activité.

À l'appui de sa décision, l'institution estime que l'activité économique a continué à s'étendre en dépit de la vague de froid qui frappe le pays.

Mais elle a aussi innové en cessant de lier une éventuelle remontée des taux directeurs au seuil de 6,5% pour le taux de chômage.

Au final, «rien de ce qui a été dit n'est vraiment différent de ce que l'on attendait», a estimé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, pour qui le marché a «surréagi» mercredi.

Les banques en hausse 

Après avoir brièvement piqué du nez en fin de séance, les banques ont fini dans le vert: Bank of America a pris 1,45% à 17,44 dollars, Citigroup 1,66% à 48,94 dollars, JPMorgan Chase 0,41% à 58,30 dollars et Morgan Stanley 0,51% à 31,81 dollars.

Le groupe de messagerie Federal Express (FedEx), qui a fait état de prévisions annuelles pessimistes mercredi, a cédé 0,14% à 138,38 dollars.

Le groupe informatique américain Oracle, qui a livré une performance trimestrielle en dessous des attentes, a abandonné 0,75% à 38,55 dollars.

La radio sur internet Pandora Media a cédé 0,20% à 34,91 dollars après l'annonce d'un relèvement en mai de 1 dollar, à 4,99 dollars, du coût de l'abonnement mensuel à ses services sans publicité.

Le constructeur aéronautique Boeing s'est déprécié de 0,69% à 124,55 dollars. Les autorités américaines ont estimé après enquête que son long-courrier, le Boeing 787 «Dreamliner», était «sûr».

Pénalisé par des prévisions jugées décevantes par le marché, le fabricant d'équipement solaire SolarCity s'est enfoncé de 5,71% à 72,70 dollars.

Le marché obligataire a nettement reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a bondi à 2,772% contre 2,681% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,670% contre 3,627% lors de la précédente clôture.