Le groupe pétrolier américain ExxonMobil (XOM) a vu son bénéfice net chuter de 57% au deuxième trimestre, qui s'est avéré particulièrement décevant pour ses activités de raffinage.

Le bénéfice net a atteint 6,86 milliards de dollars, soit seulement 1,55 dollar par action quand les analystes espéraient en moyenne 1,90 dollar.

Le groupe a souffert d'une comparaison difficile avec le deuxième trimestre 2012, où il avait enregistré 7,5 milliards de dollars de recettes exceptionnelles grâce notamment à des cessions.

Mais même sans ces éléments exceptionnels, son bénéfice reste en baisse de 19%.

«Des marges de raffinage et des volumes plus faibles, associés aux changements saisonniers de produits prévus dans les raffineries et d'activités de maintenance ont eu un effet négatif sur les résultats dans l'aval», a commenté le PDG Rex Tillerson, cité dans un communiqué.

Les bénéfices dans l'aval sont tombés à 396 millions de dollars contre 6,6 milliards un an auparavant. Ils avaient été gonflés en 2012 par des éléments exceptionnels, mais les analystes ne s'attendaient tout de même pas à une telle baisse.

«Les bénéfices dans l'aval sont clairement une déception», reconnaissent ceux de la banque Citi dans une note. Ils l'expliquent en partie par des dépréciations de la raffinerie de Dartmouth au Canada, dont la fermeture avait été annoncée courant juin et qui doit être transformée d'ici la fin de l'année en terminal pétrolier, ainsi que par de nombreux arrêts de raffineries pour maintenance.

Les arrêts pour maintenance au plus haut depuis 5 ans

David Rosenthal, vice-président chargé des relations avec les investisseurs, a souligné lors d'une conférence avec des analystes que le groupe avait enregistré sur le trimestre sa plus forte activité de maintenance depuis 5 ans. «Environ 9% de nos capacités étaient à l'arrêt pour des opérations planifiées de maintenance ce trimestre. Nous avons normalement une moyenne de 4% à 5%», a-t-il précisé.

Les bénéfices de la branche chimie ont aussi un peu déçu: ils ont été divisés par deux à 756 millions de dollars.

Ceux des activités d'exploration et de production sont plus satisfaisants: ils ont également baissé, mais moins, passant de 8,4 à 6,3 milliards de dollars.

La production de produits pétroliers a diminué de 1,9% sur un an, la baisse concernant tant le pétrole que le gaz même si la production de ce dernier s'est avérée meilleure que prévu en Europe.

La baisse de production se traduit par un recul de 16% du chiffre d'affaires global du groupe. À 106,5 milliards de dollars, il s'avère quand même un cran au-dessus des 105,5 milliards escomptés par les analystes.

ExxonMobil s'attend à «une demande croissante de pétrole, de gaz et de produits chimiques dans les années à venir», selon M. Tillerson, et a encore augmenté ses dépenses de capital et d'exploration de 10% sur un an à 120,2 milliards de dollars.

«À partir du deuxième semestre, la croissance de la production devrait reprendre, avec de nombreux démarrages de projets prévus ou en préparation», à commencer par celui de Kearl Oil Sands, un des plus gros gisements de sables bitumineux au Canada, juge Bank of America/Merrill Lynch.

L'action ExxonMobil lâchait 1,88% à 91,99 dollars vers 13 h 30.

Outre les résultats décevants, une source d'inquiétudes pour les analystes est le ralentissement confirmé des rachats d'actions du groupe.

Au deuxième trimestre, le groupe a reversé 2,8 milliards de dollars à ses actionnaires sous forme de dividendes, et 4 milliards en rachats d'actions. Il compte encore ramener ces derniers à 3 milliards de dollars au troisième trimestre. M. Rosenthal a relevé toutefois que le volume moindre comparé à 2012 allait de pair avec des recettes de cessions moins importantes, et que les rachats d'actions restaient donc «plutôt solides».