Un mois après son inscription à la Bourse de Toronto, les petits investisseurs peuvent en apprendre un peu plus sur Bombardier Produits Récréatifs (BRP) et mieux comprendre comment le titre est évalué sur Bay Street.

Les analystes, qui entendent suivre les activités quotidiennes de l'entreprise québécoise, ont commencé à publier cette semaine leurs premiers commentaires au sujet de BRP [[|ticker sym='T.DOO'|]].

Si le titre a plutôt bien performé au cours de son premier mois à la Bourse de Toronto, l'action se négocie toujours à un multiple attrayant et il faut s'attendre à réaliser un gain intéressant au cours de la prochaine année, affirme Steve Arthur, chez RBC.

Éléments à surveiller

Cet analyste surveillera plusieurs éléments qui peuvent potentiellement faire bouger l'action d'ici l'automne: la publication en septembre des résultats financiers des mois de mai, juin et juillet; le lancement de nouveaux produits; et les réactions des consommateurs et des concessionnaires au sujet des nouveaux produits comme le Maverick Max, un véhicule côte à côte sport à quatre places.

Son collègue de la BMO considère BRP comme un placement de qualité pour un investisseur qui veut miser de façon précoce sur la reprise économique.

«L'entreprise est sur le point de faire croître ses revenus et ses parts de marché à l'aide d'innovations supérieures», dit Gerrick Johnson, qui s'attend aussi à une croissance sur de nouveaux marchés et à l'expansion du réseau de distribution de BRP en Amérique du Nord et à l'international.

À cet égard, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, souligne que BRP génère 35% de ses revenus à l'extérieur de l'Amérique du Nord et il croit que l'entreprise enregistrera une forte croissance sur les marchés émergents pour le sport motorisé, comme la Russie et l'Amérique latine.

Cameron Doerksen estime approprié de valoriser BRP dans le haut de la fourchette historique des éléments comparables en raison des facteurs qui jouent en faveur du secteur. Il croit également que la croissance des revenus de BRP sera supérieure à celle de l'industrie.

L'analyste de la Financière Banque Nationale considère par ailleurs l'indice de confiance du consommateur comme un indicateur avancé pour les revenus de BRP et ce baromètre vient de toucher son plus haut niveau depuis près de six ans.

Et comme la plupart des entreprises comparables versent un dividende aux actionnaires, un dividende devient une possibilité à moyen terme chez BRP, selon Steve Arthur, une fois que le niveau d'endettement aura diminué.

Des risques non négligeables

En dépit de leur enthousiasme, les analystes soulignent qu'un investissement dans BRP n'est pas sans risque. Le niveau d'endettement de l'entreprise aggrave notamment ce risque.

Gerrick Johnson précise que, étant donné les nombreuses stratégies mises de l'avant pour alimenter la croissance, l'exécution du plan pourrait souffrir advenant un faux pas.

Étant donné que les véhicules récréatifs motorisés sont des biens non essentiels, ce type d'achat est dépendant du contexte économique. L'industrie dans laquelle évolue BRP est donc hautement cyclique et la concurrence est forte.

Pour générer de la croissance, BRP doit investir de manière continue en recherche et développement pour améliorer ses produits et, surtout, pour lancer le prochain produit de l'avenir.

À cette fin, BRP débloque entre 4% et 4,5% de ses revenus annuels pour la recherche et développement.

Le départ de Bain

Enfin, pour ceux qui s'inquiètent de ce qui arrivera quand Bain Capital larguera sa participation restante dans BRP (47 millions d'actions), Steve Arthur croit que ça se fera de façon ordonnée au cours des prochaines années.

Il rappelle que tout s'est bien déroulé quand Bain a vendu ses actions de Dollarama à la suite de l'inscription en Bourse en 2009 et il ajoute que des investisseurs apprécieront le fait que les ventes d'actions par Bain amélioreront la liquidité du titre de BRP.

Mardi, l'action de BRP a grimpé de 26 cents, à 24,76$, à la Bourse de Toronto.