La Bourse de Toronto a clôturé la dernière séance de 2012 en hausse, encouragée par les déclarations du président américain Barack Obama voulant qu'une entente soit en préparation pour éviter la plus importante partie des hausses d'impôts et des réductions de dépenses qui doivent entrer en vigueur automatiquement le 1er janvier.

Cependant, des leaders du Congrès ont indiqué, après la fermeture des marchés, qu'un vote sur une nouvelle proposition n'aurait lieu que mardi au plus tôt.

Les économistes craignent que l'entrée en vigueur des hausse d'impôts et réductions de dépenses - que les observateurs ont surnommé «précipice fiscal» - ne fasse plonger l'économie américaine en récession.

L'indice composé S&P/TSX a avancé lundi de 117,41 points pour terminer à 12 433,53 points, l'indice de référence ayant en outre trouvé un appui dans des données chinoises faisant état de la plus forte croissance manufacturière en 18 mois pour décembre.

La Bourse de croissance TSXV a progressé de 19,46 points à 1221,3 points.

Le dollar canadien s'est quant à lui apprécié de 0,16 cent US à 100,51 cents US.

Les indices américains ont pris du mieux après que M. Obama eut indiqué, lors d'une conférence de presse, qu'une entente semblait émerger pour prolonger les crédits d'impôts pour les familles avec enfants et pour les sociétés d'énergies propres, tout en prolongeant l'assurance-emploi pour deux millions d'Américains.

Le président a indiqué qu'il aurait préféré «une entente plus détaillée qui réglerait les problèmes budgétaires d'une façon équilibrée et responsable (...) mais c'est en espérer un peu trop pour l'instant».

Et, tout en avertissant que les négociateurs démocrates et républicains étaient prêts d'une entente, il a précisé que ce n'était pas encore chose faite.

Cela s'est confirmé plus tard lundi, lorsque les leaders de la Chambre des représentants ont affirmé qu'un vote n'aurait pas lieu avant la limite de minuit pour éviter le précipice fiscal. Il n'était par ailleurs toujours pas clair si le Sénat tiendrait un vote ou non.

Cependant, le Congrès pourrait adopter plus tard un projet de loi qui bloquerait de façon rétroactive les hausses d'impôts et les réductions de dépenses.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 166,03 points pour clôturer à 13 104,14 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq s'est emparé de 59,2 points à 3019,51 points et que l'indice élargi S&P 500 a pris 23,76 points à 1426,19 points.

Les indices boursiers ont tenu le coup tout au long de décembre, les opérateurs étant davantage enclins à croire que républicains et démocrates en arriveraient à un compromis, probablement à la dernière minute. En conséquence, ils ont estimé que les dommages potentiels causés par le précipice fiscal seraient limitées.

Gain annuel de quatre pour cent pour le TSX

Malgré tout, le TSX, fortement exposé aux matières premières, termine l'année sur un gain de seulement quatre pour cent par rapport au début de 2012, ce qui témoigne du ralentissement de l'économie chinoise pendant la plus grande partie de l'année et des inquiétudes entourant les conséquences sur l'économie qu'auront les mesures choisies par les États-Unis pour s'attaquer à leur énorme déficit.

«Le fait saillant a vraiment été la performance décevante des secteurs liés aux matières premières», a observé Norman Raschkowan, stratège nord-américain chez la Financière Mackenzie.

«Le secteur de l'énergie et celui des matériaux n'ont vraiment rien donné au marché. Et sans eux, il est difficile pour le marché canadien d'afficher vraiment un résultat impressionnant.»

Les pertes de la Bourse de Toronto ont été appuyées par une glissade de près de neuf pour cent du secteur des métaux de base, essentiellement en raison de la forte baisse de la demande de la part de la Chine, où le gouvernement a mis les freins sur l'économie pour faire reculer l'inflation, qui avait atteint des niveaux inacceptables. Le secteur de l'énergie a cumulé une chute d'environ huit pour cent, le ralentissement des conditions économiques ayant entraîné des surplus de pétrole brut.

Les titres aurifères ont aussi largement retenu le marché, les minières ayant dû jongler avec des hausses de coûts pour l'extraction du métal précieux. L'indice mondial de l'or du TSX a reculé d'environ 18 pour cent.

Cependant, l'autre pilier du TSX, le secteur de la finance, a terminé 2012 sur un bond annuel d'environ 12 pour cent.

«Une partie de ce bon est évidemment attribuable aux assureurs, qui ont grandement souffert en 2011 et ont fait un retour parce que les gens ont su apprécier combien ils ont fait de progrès pour régler les problèmes fondamentaux qui apparaissaient dans leurs états financiers», a noté M. Raschkowan.

Par exemple, l'action de la Financière Manuvie a touché un creux de 10,18 $ pour les 52 dernières semaines mais termine l'année à 13,51 $.

«L'autre fait saillant est certainement la performance des banque dans un environnement relativement difficile, ce qui était davantage le reflet, je crois, de l'ensemble de l'économie canadienne», les banques ayant notamment dû tenir compte d'un important sentiment négatif envers le secteur de l'habitation, a ajouté M. Raschkowan.

Les six grandes banques canadiennes ont affiché des profits records - environ 30 milliards $ pour 2012, à partir de revenus totalisant environ 107 milliards $, comparativement à des bénéfices de 25 milliards $ avec des revenus de 98 milliards $ pour l'année précédente.

Le TSX a aussi subi une part de la pression en provenance de l'Europe, où la crise des dettes souveraines a fait retomber en récession la plus grande partie des 17 pays de la zone euro.

Les marchés américains ont mieux fait, la moyenne Dow Jones ayant gagné environ sept pour cent sur l'ensemble de l'année. Le Nasdaq, dominé par des entreprises du secteur technologique, a progressé de 15,9 pour cent, mais il bien en deçà de la croissance de plus de 20 pour cent qu'il affichait plus tôt cette année, grâce à la vigueur du titre d'Apple.

Matières premières en hausse lundi

Le secteur des métaux de base a affiché les meilleurs gains lundi, avec une hausse de 2,4 pour cent. Le cours du cuivre a grimpé à la suite de la publication de l'indice HSBC des gestionnaires en approvisionnement de la Chine, qui s'est établi à 51,5 points, sa meilleure lecture depuis mai 2011.

Le prix du cuivre a pris 6 cents US à 3,65 $ US la livre à la Bourse des matières premières de New York. La Chine est le plus grand consommateur de cuivre, un métal dont le prix est essentiellement considéré comme un baromètre économique en soi tant il est utilisé dans plusieurs industries.

Les titres aurifères ont avancé, le cours du lingot ayant progressé de 19,90 $ US à 1675,80 $ US l'once à New York. L'action de Goldcorp a grimpé de 1,12 $ à 36,57 $, tandis que celle d'Iamgold s'est adjugé 41 cents à 11,39 $.

Le secteur de l'énergie s'est accru de 1,09 pour cent, le cours du pétrole brut ayant gagné 1,02 $ US à 91,82 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le titre de Suncor Énergie a gagné 49 cents à 32,71 $.