Les compagnies, qui augmentent régulièrement leurs dividendes, performent généralement mieux sur le marché boursier. Un fort taux de croissance du dividende est même préférable à un rendement élevé de celui-ci, à long terme, démontre la firme torontoise UBS Investment Research, dans un rapport d'analyse récent.

Quels sont donc ces athlètes du dividende? Les vingt compagnies apparaissant au tableau ci-contre sont celles qui ont le plus gâté leurs actionnaires ces cinq dernières années, parmi les 246 membres du club sélect S & P TSX. Leurs dividendes ont augmenté à un taux annualisé moyen de 30,4% depuis 2007.

Si le rendement courant en dividendes (2,5% en moyenne) est bas dans la majorité des cas, c'est justement parce que le cours de ces actions a bien souvent augmenté plus vite encore que le dividende. Cela n'est généralement pas pour déplaire non plus aux porteurs.

Le champion à ce palmarès LPA est le télédistributeur et opérateur de téléphonie sans fil Rogers Communications avec un taux de croissance annualisé sur cinq ans de 48,9% de son dividende trimestriel. Celui-ci a été religieusement relevé d'environ 10%, toujours en février, chacune des cinq dernières années. Au cours actuel, l'entreprise torontoise de communications procure un rendement de 4%.

On retrouve aussi au 8e rang de ce classement, le câblodistributeur Cogeco Câble, dans lequel Rogers est un important actionnaire. Cogeco participe à la soupe avec un apport trimestriel qui atteindra 30 cents l'action en septembre, après avoir été relevé huit fois ces cinq dernières années.

Le cas de la société Nordion d'Ottawa, anciennement MDS, est tout autre. L'entreprise a triplé son dividende d'un coup, en janvier 2011, après quatre années de suspension en raison de sa restructuration. Issue d'Énergie Atomique du Canada, l'entreprise est le plus important fournisseur d'isotopes médicaux au monde. Son dividende trimestriel de 10 cents (US) rapporte un rendement de plus de 4,3% au cours actuel du titre, lequel a fortement chuté ces cinq dernières années.

Agrium, l'un des plus importants producteurs d'engrais de la planète, se retrouve dans plusieurs palmarès de croissance, dont celui-ci pour la montée de son dividende. En fait, l'entreprise de Calgary a multiplié ce dernier par six à la suite de deux relèvements concentrés dans les sept derniers mois. Avant cela, il n'avait pas bronché pendant dix ans.

Les producteurs d'engrais commencent à ensemencer également leurs actions. Potash, le premier producteur de potasse au Canada, a de même doublé la distribution trimestrielle à ses actionnaires en début d'année et se retrouve en septième position de ce classement. Ces premières initiatives ne procurent toutefois encore qu'un piètre rendement d'un peu plus de 1% dans les deux cas.

Sa forte rentabilité a permis à Calfrac Well Services de multiplier par dix son dividende en trois coups rapprochés. L'entreprise, notre numéro quatre, se spécialise dans le pompage sous pression pour les producteurs nord-américains de gaz de schiste. Le dividende, versé semestriellement, rapporte aujourd'hui 4,1%.

Après s'être longtemps fait prier, les producteurs d'or commencent enfin à délier leurs goussets pour leurs actionnaires les milliards tirés de la vente de leurs lingots à prix fort. Partant de peu, les Agnico-Gold (en 5e position), Yamana Gold (6e), Iamgold (10e) et Goldcorp (16e) se distinguent donc pour la croissance de leurs dividendes sur cinq ans. Ce qui n'était souvent qu'une ristourne marginale prend un peu de substance avec des rendements de 1,7%, 1,3%, 2,2% et 1,4% respectivement.

Les pétrolières commencent également à pomper plus de dollars dans leur titre. On retrouve ainsi dans ce Top 20, les Suncor et Canadian Natural Resource, avec des taux de croissance quinquennaux du dividende de 22% et 19,5%, respectivement. L'exemple ne vient pas de loin: Exxon est elle-même devenue l'entreprise offrant le plus fort dividende au monde (10,75 milliards annuellement), après un relèvement de 21% cette année.

Mentionnons en terminant la présence à ce palmarès LPA d'Alimentation Couche-Tard qui gracie ses actionnaires même en mode acquisition. Le relèvement du dividende demeure toutefois sans commune mesure avec la forte poussée du cours du titre, d'où un rendement maigrichon.