Après avoir réussi l'exploit de mettre un médicament sur le marché, Theratechnologies (T.TH) mise sur un nouveau cheval. Connu sous le nom de code TH1173, le jeune poulain semble présenter les caractéristiques qui ont fait le succès de son prédécesseur... mais en mieux.

C'est en tout cas ce qu'espère la biotech montréalaise, qui a annoncé hier qu'elle commencera à tester l'innocuité du TH1173 sur les animaux. Si tout va bien, il faudra toutefois attendre plusieurs années avant de voir la molécule arriver sur les tablettes des pharmacies.

«Le plus tôt serait 2018», a dit à La Presse Affaires le président et chef de la direction de Theratechnologies, John-Michel Huss.

Scientifiquement parlant, Theratechnologies a déjà frappé un coup de circuit en parvenant à commercialiser un premier médicament aux États-Unis, la tésamoréline. Vendue sous le nom d'Egrifta, cette molécule aide à combattre la répartition anormale des graisses qui touche certains patients atteints du VIH.

Le TH1173 agit un peu comme la tésamoréline, mais a l'avantage d'être une molécule plus petite et plus stable. Tandis que la tésamoréline doit être injectée, Theratechnologies espère que le TH1173 pourra être offert sous une forme plus attrayante pour les patients, par exemple en vaporisateur ou en timbre pour la peau.

Le défi de Theratechnologies sera de convaincre les autorités que sa deuxième molécule est assez différente de la première pour faire l'objet d'un nouveau brevet. Une demande a déjà été déposée à cet effet. Si elle est accordée, la molécule pourrait être protégée au-delà de 2030.

Cette protection permettrait à Theratechnologies de s'attaquer à des marchés plus importants que ceux visés par la tésamoréline. Obésité abdominale, perte musculaire liée à certaines maladies, troubles cognitifs, déficience d'hormone de croissance: les deux molécules semblent en effet présenter un potentiel pour traiter un nombre important de conditions.

Compte tenu du brevet sur la tésamoréline qui expirera en 2020, Theratechnonologies avait cependant choisi de faire des études plus rapides et de viser un marché plus restreint avec sa première molécule. Une protection jusque dans les années 2030 lui donnerait la latitude de frapper un plus grand coup.

Il faudra cependant franchir bien des étapes d'ici là. Si les tests sur les animaux sont concluants, Theratechnologies espère commencer les études sur les humains dès le début de 2013. Pooya Hemami, analyste chez Desjardins, s'est réjoui hier de voir que Theratechnologies est en avance sur son échéancier initial avec le TH1173.

Le titre de Theratechnologies a clôturé à 2$ hier, soit le même prix que la veille.