Les investisseurs ont répondu avec enthousiasme aux résultats trimestriels d'Apple (AAPL). Le titre de l'inventeur de l'iPad et de l'iPhone a gagné 8,87%, pour finir la journée la journée à 610$US , en hausse de 49,72$US.

Mardi, le géant du Cupertino, en Californie, a annoncé un profit de 11,6 milliards US pour les trois premiers mois de 2012, en hausse de 94% par rapport à une an plus tôt. Le profit par action atteint 12,30$US, au-dessus des 10,60$US qu'attendaient les analystes.

Un profit trimestriel de 11,6 milliards, c'est l'équivalent d'un profit de 130 millions US par jour! Est-ce que la belle histoire peut durer encore longtemps?

«Oui!», répond sans hésiter Carl Simard, président de Gestion de portefeuille stratégique Medici. M. Simard est un adepte de la méthode de la valeur économique ajoutée. Dans les derniers mois, ce franc-tireur a annoncé, avant qu'elles ne se concrétisent, les réductions de dividendes chez Yellow Media, Superior Plus et Colabor. Cette fois-ci, le gestionnaire se risque à attribuer une valeur intrinsèque de 700 à 750$US à l'action d'Apple en fonction de la valeur actualisée de ses fonds autogénérés.

«Apple a un rendement sur le capital d'environ 50%. Je n'ai jamais vu ça de ma vie, dit M. Simard. C'est une machine à faire du cash actuellement. Elle ajoute de 10 à 15 milliards à son encaisse par trimestre.»

Pour arriver à cette fourchette de prix de 700 à 750$US, Carl Simard retient des hypothèses - qu'il qualifie de raisonnables - de croissance du bénéfice par action: soit 10% par année pour les cinq prochaines années, 5% pour les cinq suivantes, puis 3% par année à perpétuité.

Changer de banque plutôt que de remplacer son iPhone

Sur le plan qualitatif, le gestionnaire de portefeuille identifie quatre avantages concurrentiels d'Apple qui font de son action un achat sans équivoque pour les deux ou trois prochaines années. Le gestionnaire détient du Apple dans ses portefeuilles. Il avait aussi choisi Apple comme l'un de ses cinq titres de sa sélection La Presse, le 9 janvier dernier, alors à un prix de 421,73$US.

> Avantage 1: les intangibles. «Les consommateurs qui achètent Apple achètent la simplicité, la facilité d'utilisation, l'innovation et la pureté du produit», écrit M. Simard dans une analyse du titre qu'il a fait parvenir à La Presse Affaires. Apple est par ailleurs l'une des sociétés américaines détenant le plus de brevets.

> Avantage 2: l'effet réseau ou l'effet de la saucisse Hygrade à la sauce Apple. «Nommez-les: iTunes, App Store, Mac App Store. Plus il y a de développeurs d'applications, plus il y a d'utilisateurs pour les télécharger. L'inverse est aussi vrai. Plus il y a d'utilisateurs, plus les développeurs vont créer de nouvelles applications.»

> Avantage 3: producteur à bas prix. «Un producteur à faible prix qui, grâce à son volume monstrueux, réussit à occuper les facteurs de production au maximum et à obtenir les coûts de production les plus faibles auprès de ses fournisseurs.» En bref, Apple vend très cher ce qui ne lui coûte pratiquement rien à produire à l'unité, d'où des marges de 30%. Dans la dernière année, ses profits augmentent plus rapidement que ses ventes.

> Avantage 4: barrières à la sortie. Une fois qu'on y a goûté, difficile de s'en passer. «Une récente étude révélait que la majorité des jeunes utilisateurs de produits Apple préféreraient faire affaire avec une banque pour la gestion de leur compte courant plutôt que d'avoir à changer leur iPhone pour un téléphone intelligent d'un concurrent. C'est tout dire, écrit Medici. Dans l'ère post-PC, les produits doivent communiquer entre eux. L'ordinateur personnel n'est plus le centre d'attraction. Apple est devenu le chef de file de l'ère Post-PC», avance le gestionnaire de portefeuille.