Les Bourses européennes évoluaient en baisse lundi matin, toujours inquiètes de la situation politique en Grèce en dépit de l'accord conclu pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale et soucieuses aussi d'une aggravation des tensions sur la dette italienne.

Vers 6h20 (heure de Montréal), la Bourse de Paris reculait de 0,18%, Francfort de 0,14%, Londres de 0,48% et Madrid de 1,36%. Seule Milan faisait bande à part avec une hausse de 3.03%.

En Asie, les places financières sont restées prudentes après l'accord trouvé en Grèce entre les deux formations politiques. Tokyo a terminé lundi en baisse de 0,39%, Hong Kong de 0,83% et Shanghai de 0,73%.

Vendredi, les places européennes et américaines s'étaient déjà repliées sur fond d'incertitudes sur le vote de confiance au gouvernement grec, et sur la capacité de l'Italie à sortir indemne de la crise de la dette européenne.

«La politique en zone euro continue de dominer (les marchés). Le nouveau gouvernement de coalition va faire gagner du temps à la Grèce, mais les risques politiques sont toujours élevés», notaient les analystes de Crédit Agricole CIB.

L'accord trouvé tard dimanche sur un gouvernement d'unité nationale en Grèce est «une évolution positive», notaient les experts de Barclays Capital, mais aussi «ce que le marché attendait». «Ce qui comptera plus pour les marchés dans un futur proche ce sont les résultats relativement décevants du G20», ajoutent-ils.

Le premier ministre Georges Papandréou a obtenu de justesse le vote de confiance vendredi soir lançant le coup d'envoi de tractations politiques intenses tout le week-end. Les deux principaux partis grecs sont finalement parvenus à un accord dimanche soir pour former un gouvernement d'unité nationale, Georges Papandréou s'engageant à démissionner.

Des élections anticipées ont en outre été fixées au 19 février.

Le nouveau gouvernement sera chargé de «mettre en oeuvre» le plan européen anti-crise décidé à Bruxelles fin octobre.

Cet accord politique suspend une crise politique aiguë, qui a conduit au retrait, par le chef du gouvernement, d'un projet de référendum censé ratifier le plan anti-crise décidé par les pays de la zone euro le 27 octobre.

Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront dans l'après-midi à Bruxelles et devraient non seulement maintenir la pression sur Athènes, mais aussi discuter du renforcement de son Fonds de soutien (FESF).

La mesure avait été décidée fin octobre afin d'endiguer la contagion de la crise à l'Espagne et à une Italie sous une énorme pression des marchés.

Signe de la méfiance accrue des investisseurs, les taux italiens à 10 ans se sont tendus à plus de 6,5% lundi matin, un nouveau record depuis la création de l'euro.

L'Italie est depuis le sommet du G20 de Cannes sous la surveillance du FMI et de la Commission européenne qui vont vérifier si le gouvernement de Silvio Berlusconi tient ses engagements budgétaires et ses promesses de réformes économiques.

Malgré l'adoption cet été de mesures d'austérité devant permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette colossale (120% du PIB), et des promesses de réformes, les marchés ne semblent plus croire à la capacité de Berlusconi, dont la majorité ne tient qu'à un fil, de faire face à la crise.