Ça vole bas en Bourse pour les deux principaux transporteurs aériens qui ont leur siège social au Québec.

Air Canada et le voyagiste Transat A.T. ont perdu plus de 60 % de leur valeur boursière depuis le début de l'année, frappés par les craintes d'une rechute économique et des problèmes de relations de travail.

Pourtant, leurs récents résultats ne battent pas trop de l'aile: revenus en hausse annualisée de 5 % à 10 %, bénéfices nets accrus par rapport à l'année antérieure.

Mais c'est vers l'avenir prévisible que regardent les investisseurs boursiers le moindrement avertis.

De l'avis d'analystes, les prochains résultats trimestriels d'Air Canada et de Transat A.T. risquent fort de perdre de l'attitude.

Chez Air Canada, la plupart des analystes ont déjà abaissé leurs prévisions de bénéfices face à l'impact du ralentissement économique en Amérique du Nord et en Europe, les plus gros marchés du transporteur.

Lors de la récession de 2008-2009, Air Canada avait subi un recul de 12 % de ses revenus et une perte nette d'un milliard.

Les problèmes récurrents de relations de travail chez Air Canada ajoutent aux appréhensions, de même que son bilan très endetté.

Quant au projet d'une nouvelle division à tarifs réduits, les analystes sont sceptiques. «Ajouter de la capacité à bas prix sur des trajets déjà à rendement limité pourrait s'avérer une recette pour des pertes d'exploitation», avertissait l'analyste Cameroun Doerksen, spécialiste des transports à la Financière Banque Nationale, dans une récente note à ses clients-investisseurs.

Chez le voyagiste Transat A.T., qui affronte une guerre de prix face à des concurrents très ambitieux, on attend les détails d'une importante réorganisation promise récemment par les dirigeants.

Réduction de la capacité offerte aux voyageurs, mises à pied de plusieurs dizaines d'employés : une économie récurrente de plusieurs millions de dollars est attendue.

«Clairement, la stratégie de Transat A.T. de maintenir ses parts de marché en offrant toujours plus de capacité ne fonctionne plus. Les autres transporteurs aériens ont déjà démontré que restreindre la capacité peut rehausser la rentabilité», a commenté l'analyste Cameroun Doerksen après les résultats décevants du troisième trimestre.