Gestionnaire de type valeur, Jean Duguay, premier vice-président placements et gestionnaire principal chez Gestion des placements Eterna, avait jeté son dévolu sur des titres fortement sous-évalués en décembre dernier. Huit mois plus tard, quatre titres sur cinq ont mieux fait que leur sous-indice de référence. Dans le même laps de temps, l'indice phare de la Bourse canadienne, le TSX, a reculé de plus de 5%. Voyons-y de plus près.

CF Industries [[|ticker sym='CF'|]]

Fermeture vendredi: 180,35$ US

Prix au 17 décembre 2010: 124,98$ US

Variation entre le 17 décembre 2010 et le 26 août 2011: + 44,3%

Dividende annuel: 1,60$ US

CF Industries, c'est le Potash américain. En décembre 2010, l'avortement de l'OPA hostile d'Agrium sur CF industries avait provoqué la baisse du prix de l'action de cette dernière. M. Duguay en a profité pour en acquérir à bon prix. Le titre a bondi de 44% depuis cette date. Le sous-indice boursier des matériaux aux États-Unis, dans lequel on trouve les producteurs de fertilisants agricoles, a glissé de 14% au cours de la même période. Le jeudi 25 août, Jean Duguay a vendu la moitié de sa position dans CF. «Compte tenu du tumulte des marchés et des risques de grande volatilité dans les secteurs cycliques, on préfère se retirer quelque peu à court terme», explique le gestionnaire de portefeuille.

Tim Hortons [[|ticker sym='T.THI'|]]

Fermeture vendredi: 46,21$

Prix au 17 décembre 2010: 41,26$

Variation entre le 17 décembre 2010 et le 26 août 2011: + 12%

Dividende annuel: 0,68$

Même endettés, les Canadiens restent fidèles à Tim Hortons, les investisseurs aussi. L'action a gagné près de 12% depuis décembre 2010, soit beaucoup mieux que le TSX et mieux que le secteur de la consommation discrétionnaire en recul de 17% en huit mois. «Tim Hortons a probablement profité de l'arrivée de nouveaux capitaux en provenance de gestionnaires qui ont vendu leurs titres cycliques en raison des perspectives de ralentissement», croit M. Duguay. Deux menaces pointent toutefois à l'horizon: les achats dans les commerces comparables ouverts depuis au moins 12 mois sont en baisse au 2e trimestre et McDo ouvre en grand nombre des McCafé au pays des Timbits. Jean Duguay conserve ce titre peu risqué, mais n'en achète plus.

Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]]

Fermeture vendredi: 34,84$

Prix au 17 décembre 2010: 43,03$

Variation entre le 17 décembre 2010 et le 26 août 2011: - 19%

Dividende annuel: 0,36$

Canadian Natural Resources est en baisse de 20%, pire que le secteur de l'énergie depuis décembre 2010. «Ça demeure une excellente compagnie, insiste le gestionnaire de portefeuille, mais elle est concernée par le prix du pétrole qui a baissé depuis un mois. Le prix des pétrolières a corrigé beaucoup», constate-t-il. M. Duguay conserve CNQ car il croit que l'économie évitera de retomber en récession.

Vente de Finning International [[|ticker sym='T.FFT'|]]

Fermeture vendredi: 23$

Prix au 17 décembre 2010: 26,25$

Variation entre le 17 décembre 2010 et le 26 août 2011: -12,4%

Dividende annuel: 0,52$

En décembre dernier, M. Duguay avait pris un certain risque en vendant Finning qu'il trouvait cher bien qu'il n'avait que de bons mots à l'endroit de son équipe de direction. A contrario, plusieurs spécialistes à l'époque considéraient Finning comme un achat compte tenu du boom dans le prix des matières premières. «Le titre a baissé plus que le secteur industriel (-4,3%). On a pris une bonne décision de le vendre», dit l'invité de cette semaine. Si une reprise se confirme dans les prochaines semaines, il deviendrait acheteur de Finning.

Quincaillerie Richelieu [[|ticker sym='T.RCH'|]]

Fermeture vendredi: 25,80$

Prix au 17 décembre 2010: 30,06$

Variation entre le 17 décembre 2010 et le 26 août 2011: -14,2%

Dividende annuel: 0,44$

«L'action de Richelieu a baissé, mais moins que son secteur, celui de la consommation discrétionnaire», se réconforte M. Duguay. D'après lui, la baisse de valeur du grossiste en pièces et accessoires de spécialité dans les produits de rénovation s'explique uniquement par le contexte économique, soit par le risque accru que l'on connaisse un ralentissement économique prochainement. Si RCH recule sous les 25$, le gestionnaire de type valeur deviendrait acheteur dans une perspective de long terme.