La Bourse de New York a fini sans direction claire jeudi, des rumeurs de progrès dans la crise grecque tempérant des indicateurs économiques décevants: le Dow Jones a perdu 0,49% mais le NASDAQ a gagné 0,66%.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 59,67 points à 12 050,00 points, tandis que le NASDAQ, à dominante technologique, a pris 17,56 points à 2686,75 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,28% (3,64 points) à 1283,50 points.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX a perdu jusqu'à 222 points en cours de séance avant de se redresser quelque peu pour terminer la séance en baisse de 0,62%, reculant de 80,98 points, à 12 979,58.

Les investisseurs ont d'abord réagi à une annonce de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à l'effet que 60 millions de barils de pétrole provenant des réserves stratégiques de 28 pays seront vendus sur le marché pour compenser pour les perturbations de la production provenant de la Libye. L'AIE estime que l'instabilité politique dans ce pays a eu pour effet de retirer du marché 132 millions de barils de pétrole brut léger, en date de la fin du mois de mai.

La chute du S&P/TSX a par la suite été atténuée en cours de séance par la diffusion d'une information, provenant de l'agence de presse Reuters, à l'effet que la Grèce aurait conclu un accord avec des fonctionnaires européens pour la mise en place d'un nouveau plan d'austérité d'une durée de cinq ans prévoyant des majorations de taxes et des coupes budgétaires.

Le dollar canadien a suivi une tendance semblable à celle du S&P/TSX, clôturant en baisse de 0,51 cent US, à 102,25 cents US, après avoir glissé en cours de journée jusqu'à 101,8 cents US.

En nette baisse en première partie de séance, les indices de Wall Street ont quasiment effacé leurs pertes sur «des informations qui indiquent que le FMI aurait accepté le plan d'austérité de la Grèce», a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

«Ce n'est pas une surprise et pas vraiment important, parce que l'important que ce plan d'austérité soit voté par le Parlement grec. Comme le marché avait trop baissé, cela a aidé un peu, mais l'ambiance reste extrêmement nerveuse, plutôt négative», a-t-il poursuivi.

En début de journée, l'attention des investisseurs s'était concentrée sur une série de statistiques économiques décevantes.

Aux États-Unis, 429 000 demandes d'allocations ont été enregistrées la semaine dernière, un chiffre en augmentation alors que les analystes tablaient sur un recul.

En Chine, l'indice de la banque HSBC mesurant l'activité manufacturière est tombé en juin à son plus faible niveau en onze mois.

L'indice PMI d'activité dans la zone euro est, lui, à son plus bas depuis 20 mois.

Autre source de nervosité, les pourparlers entre la Maison Blanche et le Congrès américain au sujet d'un relèvement du plafond de la dette ont été suspendus, les adversaires républicains du président Barack Obama évoquant une «impasse» sur la question des hausses d'impôts.

Le secteur de l'énergie a pesé sur le Dow Jones et le S&P 500 alors que le baril de brut a chuté de plus de 4% à New York. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a annoncé que ses pays membres allaient puiser dans leurs stocks stratégiques pour alimenter le marché.

Cette baisse «devrait être positive pour l'économie et les valeurs de la distribution, mais ce que les investisseurs ont dans leur portefeuille, ce sont surtout des valeurs liées aux ressources naturelles, parce que ce sont les actions qui ont beaucoup augmenté depuis un an», a relevé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Le pétrolier ExxonMobil a lâché 1,73% et Chevron 1,69%. En revanche, les compagnies aériennes ont profité de ce mouvement: American Airlines a bondi de 5,22%, United Continental de 4,84%, Delta Air Lines de 3,65%.

Pour Michael James, de Wedbush Morgan Securities, les échanges ont été marqués par «une forte anxiété et une forte incertitude».

«Malgré tout cela, je vois un certain nombre d'actions dans le vert sur mon écran dans le secteur technologique, il semble que les investisseurs sont prêts à mettre de l'argent dans certaines valeurs», a-t-il noté.

Le fabricant informatique Apple a notamment pris 2,67% à 331,23 $.

À l'inverse, Google a cédé 1,39% à 480,22 $. Selon le Wall Street Journal, l'un des organismes américains chargés de faire respecter la concurrence, la Commission fédérale du commerce (FTC), est sur le point de citer le groupe internet à comparaître dans le cadre d'une vaste enquête sur un possible abus de position dominante.

Les laboratoires pharmaceutiques Pfizer (+1,82% à 20,65 $) et Bristol-Myers Squibb (+5,73% à 29,33 $) ont annoncé que leur anticoagulant Eliquis avait obtenu de bons résultats lors d'essais cliniques. Certains analystes citent des ventes potentielles atteignant le milliard de dollars par an, a relevé la société de conseil Charles Schwab.

Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,909%, contre 2,993% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,157% contre 4,215% la veille.