L'action du finlandais Nokia (NOK) s'est reprise quelque peu mercredi en terminant sur une baisse de 0,76%, après un plongeon de plus de 17% la veille dû à un avertissement sur résultats qui a vivement inquiété les investisseurs sur le sort du numéro un mondial des téléphones mobiles.

Mercredi, après être tombé de plus de 10% en séance, le titre Nokia a terminé en recul de 0,76% à 4,70 euros et a même été brièvement dans le vert durant la journée.

L'action, qui est descendue en fin de matinée jusqu'à 4,27 euros, évolue à son plus bas niveau depuis janvier 1998, précisément l'année où Nokia est devenu leader mondial du secteur.

«Hier (mardi) les investisseurs ont pris leurs bénéfices (...) mais aujourd'hui il semble que certaines personnes tablent sur un plus bas à court terme» et se remettent à acheter, selon l'agence Dow Jones Newswires citant la plate-forme alternative de trading Pipeline Trading Systems.

En outre, une rumeur de rachat de Nokia par Microsoft a circulé voulant que le géant informatique américain ait conclu un accord pour racheter les activités de téléphonie mobile du finlandais pour 19 milliards de dollars.

Ni Nokia ni Microsoft n'ont immédiatement commenté cette rumeur.

Mardi, l'action du géant finlandais avait perdu 17,53% de sa valeur en une séance après que Nokia eut annoncé que ses résultats du 2e trimestre seraient «substantiellement» inférieurs aux prévisions initiales, et qu'il n'était plus en mesure de donner une prévision annuelle.

L'agence de notation Moody's a annoncé mercredi envisager de baisser la note de la dette à long terme de Nokia car l'avertissement sur résultats «indique une érosion plus rapide que prévu de la part de marché» du finlandais.

Les banques Goldman Sachs, RBS, Credit Suisse et le cabinet Bernstein Research ont baissé leurs recommandations sur le titre, selon Dow Jones Newswires, Bernstein passant par exemple son objectif de cours de 5,50 euros à 3,00 euros.

Mis à mal par la percée des Américains Apple et Google dans la téléphonie haut de gamme, Nokia traverse d'importantes difficultés depuis deux à trois ans, qui se sont traduites par plusieurs plans de suppressions d'emplois, un déclin rapide de sa part de marché et des résultats médiocres.

Pour parer à ce déclin, Nokia a annoncé en février une alliance avec Microsoft, mais leur premier téléphone commun ne verra pas le jour avant la fin de l'année.

«Le problème, c'est qu'ils perdent leur part de marché à un tel rythme qu'il y a un risque que les consommateurs ne voient plus l'intérêt d'acheter un Nokia», commente le président de l'Association des actionnaires de Finlande Timo Rothovius.

Selon les estimations du constructeur, sa part de marché est tombée à 29% au premier trimestre, contre 33% un an plus tôt et 40% au premier semestre 2008.

Depuis que Nokia a abandonné ses objectifs annuels, une grande incertitude règne sur les résultats d'ici la fin de l'année et il y a «une grande tentation d'être pessimiste», souligne Hannu Rauhala, un analyste de Pohjola Bank.

Nokia, qui a annoncé la suppression de 3000 emplois et l'externalisation de 4000 autres après son alliance avec Microsoft, doit publier ses résultats du deuxième trimestre le 21 juillet.

Dépassé dans le créneau porteur des téléphones intelligents, le Finlandais reste néanmoins de loin leader mondial des téléphones mobiles, avec 107,6 millions d'appareils vendus sur un total de 427,8 millions d'unités écoulées dans le monde au premier trimestre, selon le cabinet de référence Gartner.