Les indices boursiers pourraient bien ne pas bouger beaucoup d'ici à ce que Ben Bernanke prenne la parole mercredi après-midi pour répondre aux questions de ceux qui s'intéressent aux marchés financiers.

Ça sera la toute première conférence de presse qui suivra une rencontre du comité responsable de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Est-ce que cette conférence de presse est organisée parce que la Fed se prépare à annoncer un changement majeur à sa politique monétaire? Ou est-ce simplement parce que la Fed veut moderniser sa façon de faire?

La fin du programme de rachat d'actifs de la Fed (QE2) est prévue pour le 30 juin. D'ici là, le seul autre rendez-vous du comité responsable de la politique monétaire au calendrier viendra le 22 juin.

«Cette conférence de presse de Bernanke ajoute suffisamment d'incertitude au processus de communication du message pour devenir un élément de risque pour les marchés. Je serai le premier à admettre que je ne sais pas si le risque sera à la hausse ou à la baisse quand le président de la Fed décidera de monter sur le podium mercredi», commente David Ader, CRT Capital.

«Les marchés vont chercher mercredi des signes de dissidence ou voir si des mesures qui visent à atténuer la réaction des investisseurs à la fin prochaine du programme de rachat d'actifs seront annoncées», dit Peter Buchanan, de la CIBC.

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La routine habituelle des investisseurs sera bousculée à différents niveaux par cette conférence de presse.

Le gouvernement américain vendra pour 99 milliards US d'obligations en trois jours (mardi, mercredi et jeudi) pour se financer. Ces ventes se font toujours à 13h. Mais mercredi prochain, la vente de 35 milliards de dollars d'obligations de cinq ans sera devancée à 11h30.

L'événement de mercredi n'est pas le seul rendez-vous public dans l'agenda de Ben Bernanke pour la dernière semaine d'avril. Il participera à un atelier organisé par la Fed à Arlington, en Virgine, où il prononcera un discours.

Il n'y aura par ailleurs pas que les propos de Ben Bernanke qui auront un impact sur la semaine qui vient.

L'analyse de résultats financiers va se poursuivre avec notamment ceux de Jean Coutu, du CN, de Rogers Communications, Potash, CGI, 3 M, Coca-Cola, Amazon, Netflix, Boeing, EBay, General Dynamics, Microsoft, Exxon, Procter&Gamble, Merck, Chevron et Caterpillar.

«Ce qui a été le plus impressionnant cette semaine, c'est le nombre de compagnies qui n'ont pas seulement surpassé les prévisions, mais qui l'ont fait par une bonne marge. Plusieurs facteurs semblent exercer une certaine influence. Le repli du dollar américain donne une plus grande valeur aux profits générés à l'étranger par les entreprises américaines lorsqu'ils sont rapatriés en dollars US et la hausse du prix des ressources en dollars américains mousse les résultats des producteurs de matières premières», souligne Colin Cieszynski, chez CMC Markets.

Quelques statistiques économiques d'importance seront aussi absorbées. Aux États-Unis, il y aura entre autres les ventes de maisons neuves, l'indice Case/Shiller du prix des maisons, la confiance du consommateur, l'indice PMI de Chicago et un premier coup d'oeil sur le PIB du premier trimestre.

Au Canada, il faudra attendre à vendredi pour obtenir une première statistique d'intérêt. Elle portera sur le PIB et la production industrielle pour février.

Alors que la spéculation entourant une restructuration de la dette en Grèce pendant le congé de Pâques semble moins intense, il n'est pas impossible qu'une annonce importante survienne ailleurs dans le monde pendant la fin de semaine, possiblement en Chine.

«Si les autorités en Chine veulent vraiment avoir une emprise sur l'inflation, ils vont devoir laisser le yuan s'apprécier plus rapidement», affirme Benjamin Reitzes, chez BMO.

Le NASDAQ a gagné 2% pendant la semaine de quatre jours qui vient de passer. Le TSX, le Dow et le S&P 500 ont avancé de 1%.

Le prix du baril de brut a clôturé à 112$ au Nymex avant le congé de Pâques.