Les plateformes américaines Nasdaq OMX et IntercontinentalExchange (ICE) ont amélioré mardi leur contre-offre sur NYSE Euronext, proposant notamment des dédommagements si l'opération n'est pas validée par les régulateurs.

Les deux groupes n'ont pas changé les termes proposés aux actionnaires de l'opérateur des Bourses de New York et Paris, en numéraire et en actions. Vu l'évolution du titre NYSE Euronext, l'offre valorise désormais l'action NYSE Euronext à 42,67 dollars, soit au total 11,14 milliards de dollars.

C'est 21%, ou 2 milliards de plus que proposé par Deutsche Börse, ont souligné le Nasdaq et l'ICE.

Ils ont par ailleurs assorti leur offre de dédommagements de 350 millions de dollars versés aux actionnaires au cas où ils n'obtiendraient pas les accords des autorités de la concurrence.

Cette mesure vient en réponse aux inquiétudes de certains observateurs des marchés financiers, qui estiment que l'opération pourrait se heurter à une fin de non-recevoir de la part des autorités américaines. Ce rachat aboutirait en effet au rapprochement du New York Stock Exchange et du Nasdaq et créerait donc un monopole sur la cotation d'actions aux États-Unis.

Cela «démontre à quel point nous sommes convaincus que nous allons obtenir tous les accords nécessaires de la part des régulateurs», ont indiqué les groupes dans un communiqué.

La transaction qu'ils proposent «renforcerait la confiance des investisseurs dans les marchés boursiers américains, ébranlée par la fragmentation», ont-ils jugé, alors que la diversité des plateformes d'échanges est un facteur mis en cause dans le «krach éclair» du 6 mai 2010 à Wall Street.

Elle «préserverait la concurrence dans l'Union européenne» en matière d'échanges de produits dérivés: Deutsche Börse et NYSE Euronext y disposent d'importantes activités dans les produits dérivés.

Nasdaq et ICE ont indiqué avoir présenté leur offre aux régulateurs américains, qui doivent l'étudier «sous peu».

Ils ont également indiqué s'être assurés des financements de 3,8 milliards de dollars de la part d'un groupe d'institutions financières.

Ces annonces «démontrent notre engagement à poursuivre cette transaction et illustre à quel point notre proposition est supérieure. Cela devrait aussi éliminer toute inquiétude du conseil d'administration de NYSE Euronext concernant des discussions avec nous», a jugé le directeur général de Nasdaq OMX, Robert Greifeld.

Les deux groupes américains avaient annoncé le 1er avril le lancement d'une offre pour contrer celle de Deutsche Börse. Elle avait été rejetée dix jours plus tard par le conseil d'administration de NYSE Euronext.

Interrogé par l'AFP, le groupe transatlantique n'a pas souhaité commenter, «dans l'immédiat», la nouvelle proposition.

«Vu les commentaires que nous avons reçus des actionnaires de NYSE Euronext, nous sommes plus confiants que jamais dans le fait que la transaction proposée par Nasdaq OMX et ICE est meilleure pour eux, pour les marchés et pour les clients des plateformes», a indiqué de son côté Jeffrey Sprecher, le PDG de ICE.

Autre gage donné par les deux groupes, ils ont promis de conserver «le nom et le parquet mythiques du NYSE».

Nasdaq et ICE proposent un démantèlement de leur cible, le premier récupérant les activités de cotation et échanges d'actions (Bourses de New York, mais aussi Stockholm, Copenhague, Reykjavik, Helskinki...) et le deuxième les activités de produits dérivés.

Deutsche Börse veut de son côté créer un géant des échanges financiers, qui serait le premier groupe boursier de la planète. Le groupe fusionné serait détenu à 40% par les actionnaires du NYSE Stock Exchange et à 60% par ceux du groupe allemand.

L'action NYSE Euronext gagnait 1,41% à 38,86 dollars à la Bourse de New York. Nasdaq prenait 0,62% à 27,74 dollars et ICE cédait 0,03% à 119,80 dollars.