Le directeur exécutif de la banque d'affaires Goldman Sachs, Gary Cohn, a estimé mardi que la volatilité sur les marchés financiers devrait se poursuivre en raison des incertitudes persistantes sur les économies européennes et le plan de secours de 750 millions d'euros.

«Il y a eu beaucoup de volatilité, en particulier la semaine dernière, à propos de ce qui se passe en Europe et dans d'autres économies du monde», a estimé M. Cohn lors d'une conférence d'investisseurs de la banque UBS à New York.

Alors que les marchés se focalisaient la semaine dernière sur la réaction des autorités européennes au risque de contagion de la crise de la dette grecque à d'autres économies de la zone euro, M. Cohn estimé que «le plan de secours de 1.000 milliards de dollars» annoncé dans la nuit dimanche était une «bonne réponse».

Il montre que les autorités européennes «reconnaissent l'étendue des problèmes» et «cela a clairement eu un impact très positif sur les marchés», a indiqué M. Cohn.

Mais «24 heures plus tard, les gens réfléchissent à l'impact à long terme de ce plan. Est-ce qu'on socialise le risque à travers toute l'Europe? Qu'est-ce que cela signifie pour les pays d'Europe les plus faibles?», a-t-il ajouté.

«Je pense que nous allons continuer à voir un marché relativement volatile jusqu'à ce que nous ayons une meilleure compréhension de ce que cela veut dire», a poursuivi M. Cohn.

«S'il s'agit de socialiser le risque aux autres économies européennes nous pourrions avons des retombées négatives car l'opinion générale est que beaucoup de ces économies ne sont elles-mêmes pas suffisamment solides pour faire partie d'un plan de secours global», a-t-il conclu.

La Bourse de New York était en légère hausse mardi à la mi-séance mais perdait encore quelque 3% par rapport à son niveau une semaine plus tôt.

Le directeur exécutif de Goldman Sachs a par ailleurs souligné que sa banque n'avait enregistré «que 11 jours de pertes sur ses activités d'achat vente sur les marchés (trading) sur les douze derniers mois».

Pour M. Cohn, la performance des activités de trading de Goldman est due au fait que «ce sont les clients qui déterminent notre stratégie de courtage».

La firme fait l'objet d'une plainte du gendarme boursier américain (SEC), qui l'accuse d'avoir trompé des investisseurs en 2007 en leur vendant des produits dérivés adossés à des prêts immobiliers à risque américains (subprime).

«Notre stratégie a été le reflet des besoins et services que nos clients nous ont fait parvenir», a poursuivi M. Cohn, affirmant notamment que les clients de Goldman Sachs demandaient à cette époque des produits contenant plus de risque.

Goldman Sachs «ne parie pas contre ses clients», a-t-il réaffirmé alors que la banque a fréquemment fait l'objet de telles accusations depuis la crise financière.

Enfin, M. Cohn a jugé qu'en raison de «très nombreuses incertitudes macroéconomiques» dans le monde, dont les réformes des régulations financières en cours dans les pays du G20 et la crise de la dette européenne, la récente accélération des fusions et acquisitions devrait se calmer.