La Bourse de New York évoluait en forte baisse jeudi en matinée, prise de court par l'ampleur de la dégradation du marché de l'emploi américain: le Dow Jones perdait 2,05% et le Nasdaq 2,40%.

Vers 10h30 HAE, le Dow Jones Industrial Average cédait 174,43 points, à 8.329,63 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 44,29 points, à 1.801,43 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait lui 2,16% (19,96 points), à 903,37 points.

Mercredi, première séance du troisième trimestre, Wall Street avait fini en hausse, ne retenant que les bonnes nouvelles au milieu d'un flot d'indicateurs. Le Dow Jones avait gagné 0,68%, le Nasdaq 0,58% et le S&P 500 0,44%.

Après deux mois de baisse, le nombre d'emplois détruits aux Etats-Unis est remonté à 467.000 emplois en juin. Les économistes ne tablaient que sur 365.000 emplois perdus.

Pour les analystes du site financier Briefing.com, l'indicateur «est tellement mauvais qu'il pourrait miner les espoirs d'une reprise économique proche, qui reposaient seulement sur des statistiques montrant un ralentissement de la dégradation».

Maigre consolation, la montée du taux de chômage est un peu inférieure aux attentes du marché (9,5% au lieu de 9,6%).

Mais ce chiffre ne suffisait pas «à apaiser les inquiétudes de Wall Street sur le fait que le chemin vers la reprise pourrait être cahoteux et plus long que le rebond du marché au deuxième trimestre ne le suggère», ont expliqué les analystes de Charles Schwab.

Le Dow Jones a bondi de 11% sur les trois derniers mois, sa meilleure performance trimestrielle en six ans.

Wall Street sera fermée vendredi, à la veille de la fête nationale américaine, et le volume de transactions devrait rester faible jeudi.

Autre indicateur publié en matinée, les commandes industrielles aux États-Unis ont elles progressé plus que prévu en mai, de 1,2% par rapport à avril, réalisant leur plus forte hausse depuis juin 2008.

Le producteur d'énergie Exelon cédait 2,66% à 50,19 dollars. Il augmente de 12,4% son offre hostile sur son concurrent NRG Energy (-3,65% à 25,10 dollars).

Le secteur énergétique était plombé par le recul marqué des cours du pétrole (-2,5 dollars à New York): le pétrolier ExxonMobil perdait 2,00% et Chevron 2,01%.

Parmi les 30 valeurs vedettes composant l'indice Dow Jones, seul le producteurs de sodas Coca-Cola évoluait en hausse (+0,04% à 49,20 dollars).

Johnson & Johnson reculait de 1,10% à 56,44 dollars. Le groupe pharmaceutique va prendre 18,4% de l'entreprise irlandaise de biotechnologies Elan, moyennant 1 milliard de dollars, dans le cadre d'un rapprochement de leurs activités dans la recherche contre la maladie d'Alzheimer.

Le producteur de tabac Philip Morris International abandonnait 0,81% à 43,73 dollars. Il va racheter pour 222 millions de dollars une filiale sud-africaine du groupe suédois Swedish Match spécialisée dans le tabac à priser.

Visa perdait 0,33% à 60,60 dollars. Le groupe de services financiers a récupéré un demi-milliard de dollars après impôts à l'occasion de l'introduction en bourse de sa filiale brésilienne VisaNet do Brasil.

Le premier groupe de presse américain, Gannett, propriétaire du quotidien USA Today, chutait lui de 5,44% à 3,46 dollars. Il a annoncé mercredi 1.400 suppressions d'emplois au sein de ses journaux locaux.

L'équipementier Lear, deuxième fabricant mondial de sièges automobiles a été retiré de la cote après avoir déposé son bilan.

Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,514% contre 3,544% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,331% contre 4,347% la veille.