Ça n’augure rien de bon pour les ménages à la recherche de logements locatifs.

Au moment, où l’immigration est à un sommet, la construction de logements locatifs va tomber de 40 % en 2023, selon les prévisions révisées d’une association des constructeurs de maisons.

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) prévoit la sortie de terre de seulement 18 500 logements locatifs cette année, en baisse de 40 % par rapport à la production de plus de 30 000 appartements locatifs en 2022. Les chiffres valent pour les centres urbains de 10 000 habitants et plus.

« Déjà en 2022, les mises en chantier d’habitations destinées à la location se sont repliées de 13 %, mais c’est surtout en 2023 que le coup de barre se fera sentir, alors que l’APCHQ anticipe une baisse de 40 % à ce chapitre », lit-on dans le document publié mercredi.

Cette diminution de l’offre s’explique en partie par l’augmentation des coûts de financement qui mine la rentabilité des projets.

Cette baisse intervient au moment où la demande pour les appartements à louer est forte.

Outre le vieillissement de la population, qui fait en sorte que plusieurs ménages retournent à la location, la difficulté d’accéder à la propriété et, surtout, l’explosion de notre solde migratoire stimuleront comme jamais auparavant la demande pour des logements locatifs.

L’APCHQ

Le Québec a reçu 150 000 nouveaux résidants en 2022. L’organisation patronale représentant 20 000 entrepreneurs est d’avis que le solde migratoire restera élevé au cours des prochaines années. Pour donner une idée de grandeur, 150 000 personnes sont l’équivalent de la population de Saguenay, 8e ville en importance de la province.

Les nouveaux arrivants sont bien souvent locataires à leur arrivée.

« La crise n’est donc pas près de se résorber à court terme. Il faut s’attendre à un 1er juillet très difficile, au moins pour cette année et l’an prochain encore », écrit l’APCHQ.

Au total, l’association prévoit 40 000 mises en chantier au Québec, toutes catégories confondues (maisons, condos, appartements) en 2023, puis 46 000 en 2024. Il faut reculer en 2016 pour trouver un chiffre plus faible que 40 000. La baisse annuelle des mises en chantier de l’ordre de 30 % en 2023 sera la plus forte depuis 1995.

« Le rythme des mises en chantier cette année et l’an prochain sera nettement insuffisant pour combler la demande, de sorte que le déficit d’habitations [estimé à 100 000 unités dans l’immédiat] continuera de se creuser. Il est impératif de trouver des solutions pour accélérer la construction résidentielle afin que tous aient un toit à un prix raisonnable », dit Paul Cardinal, directeur du service économique à l’APCHQ, dans un communiqué.