(Vancouver) Le géant des télécommunications Telus a annoncé vendredi qu’il supprimera 6000 emplois.

La société de Vancouver a expliqué que les coupes toucheraient 4000 travailleurs dans sa principale entreprise Telus et 2000 autres chez Telus International.

Les coupes ont été faites « avec regret » et motivées par le « contexte réglementaire, concurrentiel et macroéconomique actuel », a expliqué le président et chef de la direction de la société, Darren Entwistle.

« Dans le contexte de la transformation rapide de notre secteur et de la relation que nos clients veulent entretenir avec nous, nous annonçons aujourd’hui un investissement important dans une vaste initiative d’efficacité à l’échelle de Telus », a-t-il affirmé dans un communiqué de presse.

Il a ajouté que Telus offrirait également des primes de retraite anticipée et de départ volontaire.

L’entreprise comptait 108 500 employés à la fin de l’année dernière, selon les chiffres de la firme de données financières Refinitiv.

Bénéfice net en chute libre

Les suppressions d’emplois ont été annoncées alors même que Telus dévoilait un bénéfice net du deuxième trimestre de 196 millions, en baisse de près de 61 % par rapport à la même période l’an dernier.

Le profit net par action de la société s’est élevé à 14 cents pour le trimestre terminé le 30 juin, alors qu’il avait été de 34 cents au même trimestre un an plus tôt.

Malgré tout, M. Entwistle a qualifié la stratégie de l’entreprise consistant à développer des réseaux à large bande, à numériser les activités et à rationaliser les coûts de « gagnante ».

« Notre résilience et notre capacité à adhérer au changement et à adapter continuellement notre façon de travailler sont les pierres angulaires de la culture de Telus et continueront d’alimenter notre réussite future », a-t-il fait valoir.

Des coupes chez la concurrence aussi

Les entreprises de télécommunications s’efforcent de rationaliser leurs activités ces derniers temps, alors qu’elles tentent de s’ajuster aux mesures réglementaires dans un contexte de taux d’intérêt en hausse et d’une inflation obstinément élevée.

Le géant des télécommunications BCE a annoncé à la mi-juin qu’il supprimerait 1300 postes, dont 6 % de sa division des médias. Il a imputé les suppressions d’emplois à un environnement politique et réglementaire difficile, soulevant des préoccupations spécifiques concernant la Loi sur la diffusion continue en ligne et la Loi sur les nouvelles en ligne.

La Loi sur la diffusion continue en ligne vise à réglementer les plateformes de diffusion en continu comme Netflix et Disney+ et à les obliger à contribuer à la création et à la promotion de contenu canadien.

De son côté, la Loi sur les nouvelles en ligne oblige Google et Meta à payer les producteurs de nouvelles pour le contenu auquel ils renvoient sur leurs plateformes.

À l’instar de Telus et de Bell, Rogers Communications a également examiné de plus près son effectif au cours des derniers mois.

Elle a déclaré au personnel, dans une note de service le mois dernier, qu’elle offrirait des forfaits de départ volontaire alors qu’elle s’efforce d’éliminer les doublons dans ses activités après la clôture de son accord pour acheter Shaw Communications.

Lors de l’envoi de la note, l’entreprise n’a pas précisé combien d’employés seraient concernés par le programme de départs volontaires, mais a indiqué qu’« un petit pourcentage » avait quitté involontairement l’entreprise depuis le regroupement avec Shaw.