Déjà très présent dans l’aluminium et les métaux au Québec, le géant minier et métallurgique Rio Tinto accroît ses visées sur les gisements de lithium – un minerai clé des batteries de véhicules électriques – qui ont été localisés dans la région de la Baie-James.

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, Rio Tinto conclut une entente d’investissement et de coentreprise d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars avec une entreprise d’exploration minière au Québec qui détient des titres sur des gisements de lithium au potentiel très prometteur.

Cette fois-ci, Rio Tinto s’associe avec l’entreprise Azimut Exploration pour le développement des gisements de lithium identifiés sous les noms de Corvet et de Kaanaayaa. Ces deux propriétés à potentiel minier sont situées dans la vaste région des grands réservoirs et des barrages-digues du complexe hydroélectrique La Grande, près de la baie James.

L’entente de prise de participation de Rio Tinto à la propriété et au développement des gisements de lithium localisés par Azimut est d’une valeur annoncée de 115,7 millions de dollars en dépenses d’exploration détaillée et en divers paiements entre les deux entreprises.

Un « fort potentiel »

D’après la direction d’Azimut Exploration, les propriétés minières Corvet et Kaanaayaa présentent « un potentiel significatif en lithium supporté par les données géoscientifiques régionales et par leur localisation stratégique dans un important district émergent en lithium ».

La direction d’Azimut indique aussi que ces deux propriétés minières présentent également un « fort potentiel » pour des minéralisations complémentaires de cuivre et d’or, ainsi que de nickel et de cobalt.

Il y a trois semaines, à la mi-juin, c’est avec l’entreprise Exploration Midland que le géant Rio Tinto avait conclu une entente d’investissement d’une valeur annoncée de 65,5 millions. Cette entente comporte une prise de participation majeure à la propriété et aux prochains travaux de qualification détaillée d’une dizaine de propriétés minières à haute teneur en lithium situées aussi dans la région de la Baie-James.

La « filière batterie »

En entrevue avec La Presse il y a un mois, alors que l’attention médiatique et politique sur la « filière batterie » au Québec battait son plein, Jean-Marc Lulin, président et chef de la direction d’Azimut Exploration, avait indiqué que le secteur minier québécois était « dans une phase émergente de découvertes à l’échelle de la Baie-James pour le lithium. Le potentiel, pas juste chez nous, mais chez d’autres [explorateurs miniers], est très encourageant ».

Lundi, avec l’annonce de l’entente avec le géant minier Rio Tinto, les actions d’Azimut qui sont cotées à la Bourse de croissance TSX (petites capitalisations canadiennes) ont bondi de 13 % en début de séance.

Elles ont terminé en hausse modeste de 1,2 %, ou 2 cents, à 1,27 $ par action, ce qui a suffi néanmoins à rehausser la capitalisation boursière d’Azimut tout juste au-dessus des 100 millions de dollars.