(New York) Avec l’inflation, la chaîne américaine de supermarchés Walmart a profité de sa réputation de distributeur bon marché, attirant dans ses rayons davantage de consommateurs au budget restreint par la hausse des prix.

Le géant de la distribution a vu son chiffre d’affaires grimper de 7,6 % sur les trois mois allant de février à avril, le premier trimestre de son année fiscale, à 152,3 milliards de dollars, et a légèrement relevé ses prévisions pour 2023.

Les ventes sont portées par la hausse de 4,4 % du prix du montant moyen déboursé par les clients dans les magasins Walmart aux États-Unis, mais aussi par une augmentation du nombre de transactions.

Le groupe, qui gère environ 10 500 magasins, souligne avoir gagné des parts de marché dans les ventes en alimentation, y compris auprès des ménages plus aisés et plus jeunes.

Avec la forte inflation et le ralentissement de l’économie, certains consommateurs se tournent plus volontiers vers des établissements aux prix moins élevés.  

Les chaînes de magasins Home Depot et Target ont dévoilé mardi et mercredi des résultats plus en retrait, avec notamment une baisse des grosses dépenses pour un article.

« Les clients continuent de rechercher la valeur ajoutée compte tenu de l’impact de l’inflation. Nous le constatons aux États-Unis et sur d’autres marchés comme le Mexique, le Canada et le Chili », a souligné le patron de Walmart, Doug McMillan, lors d’une conférence téléphonique.

Sa chaîne voit surtout ses ventes augmenter dans les produits alimentaires et d’hygiène, et sur les produits de sa propre marque, moins chers.

En plus de l’inflation généralisée, les clients de Walmart « ont aussi été affectés par une baisse des bons alimentaires distribués par le gouvernement et des remboursements sur les impôts moins importants », a souligné le directeur général, John David Rainey, lors de la conférence.

Produits de première nécessité

« La bonne nouvelle est que les nouveaux acheteurs semblent rester fidèles à Walmart – du moins pour le moment – mais la moins bonne nouvelle est que leur activité se limite principalement à l’alimentation et aux produits de première nécessité », a observé Neil Saunders, spécialiste du secteur de la distribution pour GlobalData.

« Peu d’entre eux traversent l’allée pour acheter » des articles comme de l’électroménager ou des vêtements, a-t-il ajouté.

Or ces derniers dégagent généralement des marges plus élevées.

Fort de l’intérêt des consommateurs pour son offre considérée comme bon marché, Walmart anticipe désormais une hausse de son chiffre d’affaires de 3,5 % pour l’ensemble de l’année, contre 2,5 % à 3 % auparavant.

« Une grande incertitude continue de planer sur le reste de l’année avec des consommateurs qui font de plus en plus face aux pressions macroéconomiques, c’est pourquoi nous continuons à adopter une approche prudente dans nos perspectives », a souligné le directeur financier.

L’enseigne de supermarchés prévoit également un bénéfice ajusté par action pour 2023 un peu plus élevé qu’auparavant (attendu entre 6,10 et 6,20 dollars contre 5,90 et 6,05 dollars auparavant)

Au premier trimestre, le groupe a vu son bénéfice opérationnel augmenter de 17,3 %.  

Son bénéfice net a en revanche baissé de 18,5 % à 1,68 milliard de dollars : Walmart a déboursé plus pour les intérêts, dans le sillage de la remontée des taux engagée par la banque centrale américaine, et a enregistré des pertes sur des investissements dans d’autres sociétés.

L’action montait de 1,93 % à l’ouverture de la Bourse.