(Montréal) La grande majorité des grandes entreprises réfléchissent à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans leur processus d’affaires, mais celles-ci semblent aborder la nouvelle technologie avec « prudence », constate le grand patron de l’entreprise de technologie d’information CGI.

Les deux tiers des clients de CGI effectuent des recherches ou font une démonstration de faisabilité en lien avec l’intelligence artificielle, selon un sondage mené récemment par la société. Environ 15 % ont adopté « un certain seuil d’implémentation » tandis que 20 % n’ont rien fait à cet égard.

Le président et chef de la direction de CGI, George Schindler, ne s’inquiète pas de voir ses clients mettre des contrats sur pause afin d’évaluer leurs besoins en intelligence artificielle.

Au cours d’une conférence téléphonique, mercredi, visant à discuter des résultats du deuxième trimestre, M. Schindler souligne que l’intelligence artificielle pourrait s’intégrer à des produits et services déjà offerts par la société. « Les gens évaluent cette technologie avec prudence et se tournent vers des partenaires comme CGI pour les aider dans leur réflexion. »

Il reste encore beaucoup de questions sur la façon dont l’intelligence artificielle sera adoptée par les grandes sociétés, reconnaît le dirigeant. « C’est sûr qu’il y a des préoccupations quant à la cybersécurité et la confidentialité. Il y aura probablement de nouvelles réglementations. Vous voyez aussi des préoccupations quant à la protection de la propriété intellectuelle. »

CGI ne voit pas l’intelligence artificielle comme un moyen de remplacer des professionnels. « L’idée est de rendre les experts plus productifs. Nous avons des cas d’usage, mais c’est toujours assisté par un humain. »

Demande vigoureuse

Malgré les signes de ralentissement économique, la direction de CGI continue de se montrer optimiste sur les perspectives de l’entreprise. La société a d’ailleurs dévoilé des résultats financiers supérieurs aux attentes au deuxième trimestre clos le 31 mars.

Les discussions avec les clients laissent croire à M. Schindler que la demande est résiliente. Il a toutefois reconnu que les entreprises évaluent leurs besoins informatiques avec plus de prudence. « La demande est encore là, mais elle est plus intentionnelle avec une attention plus particulière sur le retour sur l’investissement. »

L’analyste Daniel Chan, de Valeurs mobilières TD, croit pour sa part que le contexte demeure favorable pour CGI. « Nous croyons que l’environnement actuel va continuer à soutenir la demande pour la sous-traitance, ce dont devrait profiter CGI. Sa croissance, ses marges et ses commandes vigoureuses ainsi qu’un modèle d’entreprise diversifié sont les raisons pour lesquelles l’action de CGI demeure l’une de nos favorites. »

Le grand patron de CGI s’est aussi fait questionner sur les inquiétudes liées aux banques de moyenne taille aux États-Unis et l’effet sur ses clients dans le secteur. Il a mentionné qu’une majorité de sa clientèle provenait de grandes banques.

« Elles sont plus ouvertes à impartir certains services technologiques, pas tant en raison des perturbations du secteur bancaire, mais en raison de la difficulté à trouver des professionnels. »

Au deuxième trimestre, CGI a dévoilé un bénéfice net de 419,4 millions, en hausse de 12,7 % par rapport à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 1,82 $, contre 1,53 $.

Les revenus de l’entreprise établie à Montréal ont progressé de 13,7 % à 3,72 milliards. En excluant la variation des devises, les revenus auraient augmenté de 11,4 %.

Le carnet de commandes de la société atteint 25,24 milliards, ce qui représente 1,8 fois ses revenus annuels.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,72 $ et des revenus de 3,56 milliards, selon la firme de données financières Refinitiv.

L’action de CGI monte de 5,42 $, ou 4,1 %, à 138,21 $ à la fermeture de la séance de la Bourse de Toronto, mercredi.