L’action de Meta a bondi jeudi après que la société eut annoncé des bénéfices meilleurs que prévu, déclaré qu’elle allait racheter des milliards de dollars de ses propres actions, et surmonté une contestation judiciaire de ses ambitions dans le métavers.

Les actions du géant de la technologie, propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp, ont grimpé de plus de 24 %, ce qui constituerait sa plus forte hausse quotidienne en près de 10 ans. Et c’est un mouvement énorme pour une entreprise de sa taille, ajoutant quelque 100 milliards de dollars de valeur boursière en une seule journée, soit à peu près autant que la capitalisation boursière totale de Citigroup.

Après avoir terminé l’année dernière avec une perte de plus de 60 %, l’action de Meta a vu sa valeur augmenter de plus de 50 % cette année, car l’humeur des investisseurs en technologie s’est améliorée. Le NASDAQ Composite, un indice qui comprend de nombreuses sociétés technologiques, dont Meta, a augmenté de près de 20 % cette année.

Voici les dernières nouvelles de Meta

• Les bénéfices de la société ont dépassé les attentes, et elle a annoncé un important plan de rachat. Son chiffre d’affaires au cours des trois derniers mois de l’année dernière, un peu plus de 32 milliards de dollars, était en baisse de 4 % par rapport à l’année précédente, mais supérieur aux prévisions des analystes. Mercredi, la société a également déclaré que les ventes du premier trimestre seraient meilleures que prévu et a annoncé un plan de rachat d’actions de 40 milliards de dollars, après avoir acheté 28 milliards de dollars de ses propres actions l’année dernière.

• La stabilité – et même une légère baisse – est la nouvelle tendance. Malgré la baisse du chiffre d’affaires, les principaux produits de Meta, comme Facebook et Instagram, affichent toujours des ventes élevées dans un climat économique difficile. Cela a renforcé le sentiment de Wall Street à l’égard de l’entreprise et a permis de dissiper certaines des inquiétudes les plus pressantes selon lesquelles Meta est en danger imminent face à des concurrents comme Apple, TikTok ou d’autres sociétés de médias sociaux – pour l’instant, du moins.

• Les dirigeants de Meta peuvent réduire les coûts si nécessaire. Pendant des années, Meta a dépensé sans compter pour assurer une expansion fulgurante, que ce soit sous la forme de nouveaux bureaux, d’une augmentation du nombre d’employés ou d’une technologie d’avenir sans plan de rentabilité immédiate. Mais au cours de son dernier trimestre, l’entreprise a prouvé qu’elle pouvait trouver des secteurs à réduire lorsqu’elle était pressée de le faire. Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, a qualifié 2023 d’« année de l’efficacité » lors d’une conférence téléphonique sur les résultats mercredi, notamment en mettant fin à une série de baux de bureaux, en réaménageant les centres de données pour qu’ils coûtent moins cher et en licenciant des milliers de ce qu’il a décrit comme des « gestionnaires gérant des gestionnaires ». Wall Street a salué ces mesures.

• Meta peut encore attirer de nouvelles personnes sur Facebook. La grande application bleue de Facebook a dépassé les deux milliards d’utilisateurs actifs quotidiens pour la première fois au dernier trimestre, une étape énorme et impressionnante compte tenu de la taille déjà importante du service. C’est le signe que, même si la concurrence des autres réseaux sociaux est rude, les gens continuent d’utiliser Facebook.

• Son accord sur la réalité virtuelle a survécu à un défi juridique. Mercredi, un juge fédéral a rejeté la demande de la Federal Trade Commission d’empêcher Meta de dépenser 400 milliards de dollars pour acquérir une jeune pousse de réalité virtuelle appelée Within, ce qui représente une victoire juridique majeure pour la société, qui investit massivement dans le métavers, où les utilisateurs travaillent, jouent et consomment du contenu par le truchement de la réalité virtuelle et augmentée. (Moins heureux pour Meta, il y a un mois, les régulateurs européens ont statué qu’elle avait illégalement forcé les utilisateurs à accepter des publicités personnalisées, infligeant à la société une amende de plus de 400 millions de dollars et l’obligeant potentiellement à apporter des changements coûteux à son activité publicitaire dans l’Union européenne.)

• De nombreux défis restent à relever. Meta doit faire face à des revers dans le domaine de la publicité numérique, car les clients réduisent leurs dépenses en raison de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation. L’entreprise se bat également pour conserver les utilisateurs attirés par de nouvelles plateformes comme TikTok, application de vidéos courtes que M. Zuckerberg considère comme l’un de ses plus grands rivaux. Les milliards que Meta dépense pour poursuivre la vision du métavers de son fondateur pourraient ne pas être rentables.

• Meta a licencié plus de 11 000 employés en novembre. L’entreprise a réduit ses effectifs de 13 % lors de cette série de licenciements, ce qui constitue la plus importante suppression d’emplois depuis sa fondation en 2004. Meta a supporté une charge de restructuration de 4,2 milliards de dollars au quatrième trimestre, comprenant les coûts de résiliation anticipée des baux de bureaux et les indemnités de licenciement des employés. La société prévoit des coûts de restructuration supplémentaires de 1 milliard de dollars en 2023.

Cet article a été initialement publié dans le New York Times.

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