Héroux-Devtek élargit sa relation d’affaires avec Embraer grâce à un nouveau contrat dans le créneau du cargo, une entente qui tombe à point et qui contrebalance des reculs observés dans le secteur de la défense. Le spécialiste des trains d’atterrissage et des composants d’aéronautique a aussi dépassé les attentes au deuxième trimestre, ce qui fait grimper le cours de son action.

L’entreprise de Longueuil sera responsable de la conception, du développement et de la fabrication du système d’actionnement du pont principal — l’endroit qui accueille la marchandise — pour le programme de conversion des avions-cargos E190F et E195F d’Embraer.

Ce contrat prévoit aussi la livraison de pièces de rechange.

« L’entente contrebalance la réduction des ventes pour certains programmes militaires avec Airbus [division défense et espace] », a expliqué le président et chef de la direction de Héroux-Devtek, Martin Brassard, vendredi, en conférence téléphonique avec les analystes.

C’est une bonne porte d’entrée avec Embraer pour leur montrer ce que nous savons faire.

Martin Brassard, président et chef de la direction de Héroux-Devtek

On ignore les modalités financières du contrat, mais il aura des retombées positives à plus long terme, estime Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Dans une note, l’analyste estime que l’entreprise de Longueuil démontre qu’elle peut attirer de nouveaux clients dans le créneau de l’actionnement, ce qui risque d’ouvrir la voie à de nouvelles ententes.

La multinationale québécoise compte déjà Embraer parmi ses clients. Elle construit le train d’atterrissage de l’avion militaire KC-390 du constructeur brésilien.

Au cours de la période de trois mois ayant pris fin le 30 septembre, Héroux-Devtek a affiché une légère croissance de ses revenus (1,3 %), qui se sont établis à 132,7 millions. Son résultat net s’est cependant contracté de 36 %, à 4,8 millions, ou 14 cents par action. Héroux-Devtek a attribué cette performance, notamment, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

« Ces problèmes se sont poursuivis au deuxième trimestre, mais ils n’ont pas été aussi sévères qu’au trimestre précédent, estime M. Doerksen. Les plus grands défis consistent à s’assurer d’un approvisionnement régulier auprès des fournisseurs de pièces et de matières premières. »

Le profit ajusté a été de 3,6 millions, ou 10 cents par action, tandis qu’il avait été de 7,5 millions, ou 21 cents par action, au deuxième trimestre l’an dernier.

Au-delà des attentes

Cette performance a néanmoins dépassé les attentes des analystes sondés par la firme Refinitiv, qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 124 millions ainsi qu’un profit ajusté par action de 9 cents.

Sur le parquet de Bay Street, les investisseurs réagissaient favorablement, vendredi. L’action de Héroux-Devtek a gagné 75 cents, ou 6 %, pour clôturer à 13,24 $.

Les ventes générées par le secteur de l’aviation civile ont grimpé de 10,7 %, à 131 millions. Le portrait est différent du côté de la défense, où les revenus se sont contractés de 2,8 %, à 91 millions.

Nous estimons être en bonne position pour améliorer notre performance en deuxième moitié d’année.

Martin Brassard, président et chef de la direction de Héroux-Devtek

« Notre situation financière nous permet de naviguer adéquatement à travers les turbulences actuelles et de saisir de nouvelles occasions d’affaires, que ce soit par de la croissance interne ou des acquisitions », estime M. Brassard.

L’analyste de la Financière Banque Nationale est du même avis. M. Doerksen croit que le « pire est derrière » l’entreprise en ce qui a trait aux difficultés d’approvisionnement. Il est également optimiste à l’égard du secteur de la défense, puisque les dépenses militaires sont appelées à croître partout dans le monde pour encore « plusieurs années ».

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    Nombre d’usines exploitées par Héroux-Devtek dans quatre pays, dont le Canada
    Source : Héroux-Devtek