Le président du CF Montréal, Gabriel Gervais, reconnaît que l’équipe pourrait s’améliorer au classement financier.

La direction du CF Montréal ne s’étonne pas de la valeur de 390 millions US accordée au CF Montréal qui place la franchise de la famille Saputo au 28e et dernier rang de la Major League Soccer (MLS).

« On peut faire mieux pour attirer la communauté d’affaires », indique le président du CF Montréal, Gabriel Gervais.

« On est conscients qu’on a du travail à faire pour ce qui est des revenus de partenariats. Nous sommes parmi les plus bas de la ligue. »

Le média numérique Sportico a publié mercredi dernier son palmarès annuel de la valeur des équipes de la MLS. Le Los Angeles FC arrive au premier échelon avec une valeur de 900 millions US, alors que l’équipe de Toronto est cinquième à 705 millions US et Vancouver, 26e à 415 millions US.

Posséder un stade a une incidence sur la valorisation d’un club et le stade Saputo n’appartient pas au CF Montréal, mais à la Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique.

La méthodologie utilisée par Sportico repose sur une évaluation basée sur un multiple des revenus. Sportico utilise un multiple relativement riche de 13 fois les revenus pour donner une valeur de 390 millions US au CF Montréal.

Le club montréalais est donc positionné pour générer une trentaine de millions américains en revenus cette année, selon Sportico, une estimation qui n’est pas farfelue, de l’aveu même de Gabriel Gervais.

Le club montréalais n’est cependant toujours pas rentable. Historiquement, des pertes de 10 à 20 millions par année sont enregistrées. Et ça sera encore le cas en 2022, selon Gabriel Gervais.

L’équipe génère l’essentiel de son chiffre d’affaires à l’aide de partenariats avec les entreprises, de la vente de billets et des revenus des concessions au stade.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

On a le prix moyen par billet dans les plus bas, sinon le plus bas de la ligue. C’est une raison qui explique nos faibles revenus au palmarès.

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

La pandémie a fortement réduit les recettes en 2021 et en 2020. Les revenus de l’équipe ont reculé à 19 et 11 millions US au cours de ces deux années, d’après les calculs de Sportico.

Le service du marketing peut se montrer imaginatif et innovateur, mais les ventes de billets resteront beaucoup liées à un facteur : une équipe victorieuse.

« Il ne faut pas se le cacher », admet le président de l’équipe.

Gabriel Gervais soutient aussi que le CF Montréal est parmi les équipes qui vendent le moins d’abonnements de saison. « À chaque match, ça prend un effort énorme de l’équipe de vente pour remplir le stade », dit-il.

L’assistance moyenne cette saison aux matchs locaux tourne autour de 16 000 personnes, indique le président, alors qu’une salle comble peut contenir presque 20 000 spectateurs au stade Saputo.

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Au cours de l’été, le CF Montréal a notamment « vendu » le milieu de terrain Djordje Mihailovic.

Une source de revenus que l’équipe souhaite développer davantage est la vente de joueurs. « Nous sommes une organisation qui développe et vend des joueurs », dit Gabriel Gervais.

Au cours de l’été, l’équipe a notamment « vendu » le milieu de terrain Djordje Mihailovic.

Un transfert du genre peut rapporter 5, 10, voire jusqu’à 20 millions. « Et lorsqu’on vend un joueur, on peut aussi obtenir un pourcentage sur la vente suivante. On peut donc aussi générer un revenu à plus long terme. Si le joueur s’épanouit davantage avec son nouveau club et qu’il est ensuite vendu à une autre équipe, nous obtenons un pourcentage », explique Gabriel Gervais.

Entente avec Apple

L’association de la MLS avec Apple ne fait pas encore partie de l’évaluation des clubs par Sportico. « C’est un contrat d’une valeur de 200 à 250 millions US par année », dit Gabriel Gervais.

La Ligue s’oriente vers le numérique (diffusion en continu, ou streaming). Les 34 matchs de saison « régulière » pourront être regardés sur une application où tous les matchs de la MLS seront accessibles sur abonnement.

« Il y a beaucoup de fans de la MLS âgés de 18 à 34 ans. Vous comprendrez pourquoi la Ligue se tourne vers le numérique. C’est la façon dont les jeunes consomment aujourd’hui. Et cette démographie intéresse beaucoup les commanditaires. »

Gabriel Gervais pense que l’équipe peut espérer tirer 6 ou 7 millions par année de cette entente qui commencera officiellement en 2023.

Il parle également de « reconnecter avec toutes les parties prenantes qui gravitent autour de l’équipe : les gens au stade, les médias et, bien entendu, la communauté d’affaires du Québec inc. ».

La Banque de Montréal, Québecor et Saputo sont les trois plus importants partenaires de l’équipe en ce moment.

On a beaucoup à offrir à ceux qui veulent s’associer à notre marque de commerce centrée sur la communauté et le développement du soccer.

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

« Au cœur de ce qu’on fait, il y a l’Académie. On a plusieurs joueurs dans la première équipe qui viennent de notre académie. On est uniques dans la MLS avec cette académie ayant la connotation sport-études. »

Gabriel Gervais croit que la valeur des équipes continuera d’augmenter. Et avec la Coupe du monde qui s’en vient en 2026 en Amérique du Nord, il s’attend à un « effet propulseur » sur l’engouement pour le soccer.

Le CF Montréal/Impact joue dans la MLS depuis 2012, mais le commissaire Don Garber avait accordé la franchise en 2010 au moment où la Ligue demandait 40 millions US pour une équipe.