Avril ouvrira sous peu son 11e magasin. Alors que la chaîne de supermarchés bios poursuit son expansion, notamment avec l’arrivée prochaine de nouvelles « épiceries de quartier » à Montréal, le couple fondateur commence à préparer sa relève, a confirmé en entrevue à La Presse Sylvie Senay, copropriétaire de l’entreprise.

« On ne rajeunit pas », lance sans détour Sylvie Senay, qui forme avec son mari, Rolland Tanguay, le duo à l’origine de la naissance d’Avril. « On est en train de se préparer pour avoir une équipe, pour la continuité. On y pense. On est en train de préparer les bonnes personnes. Il y a 25 ans, mon mari me disait : “Dans cinq ans, je prends ma retraite” », ajoute Mme Senay en riant, au cours d’une rencontre organisée dans son magasin situé dans le quartier international à Montréal. « Mais là, c’est sûr que le délai de cinq ans est peut-être plus réaliste. »

D’ici là, la femme d’affaires, qui célébrera bientôt ses 67 ans, ne manque pas de projets. Son entreprise veut ouvrir en moyenne deux succursales par année. Le marché montréalais, où l’entreprise a fait une première percée à l’été 2021 avec l’ouverture d’un magasin au rez-de-chaussée du complexe Humaniti au centre-ville, suscite beaucoup d’intérêt.

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Sylvie Senay forme avec son mari, Rolland Tanguay, le duo à l’origine de la naissance d’Avril.

« Possiblement qu’il y en aura d’autres qui vont poindre à Montréal, mentionne Mme Senay, sans donner plus de détails sur les futurs emplacements. On a de la demande à différents endroits. On a des pourparlers qui sont en cours. »

À l’instar de celui du complexe Humaniti, les magasins de la métropole seront aménagés comme de « petits Avril urbains ». Normalement, les supermarchés du couple font en moyenne 20 000 pieds carrés. La version montréalaise a été réduite à 7550 pieds carrés.

Les gens à Montréal magasinent dans leur quartier. C’est plus une destination. Ça devient un commerce de quartier.

Sylvie Senay, copropriétaire d’Avril

Par ailleurs, l’ouverture du premier Avril dans l’île en pleine pandémie a fait en sorte que l’entreprise a dû se passer d’une grande partie de la clientèle des bureaux aux alentours, en raison du télétravail. Puis, au Palais des congrès, situé tout près, beaucoup d’évènements ont été annulés.

  • Le magasin au rez-de-chaussée du complexe Humaniti au centre-ville

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    Le magasin au rez-de-chaussée du complexe Humaniti au centre-ville

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« C’est notre premier magasin à Montréal. Il y a beaucoup de résidants dans les tours, mais il y a la clientèle des bureaux qui malheureusement n’est plus au centre-ville. Ça va reprendre. Ce sont des gens qui vont nous retrouver », croit Sylvie Senay.

Le nouveau venu à Place de la Cité

D’autres supermarchés pourraient également apparaître ailleurs dans la province. Qu’il s’agisse du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent ou de l’Outaouais, la demande est là, confirme la copropriétaire. Certains consommateurs lui envoient même parfois des suggestions pour des emplacements éventuels.

Le nouveau venu ouvrira dans environ deux semaines à Québec, boulevard Laurier, au rez-de-chaussée du complexe de la Place de la Cité. « Ça va être le plus beau. Le dernier est toujours le plus beau », lance fièrement Mme Senay. Avec ses 36 000 pieds carrés – et un investissement de 10 millions de dollars –, le magasin offrira notamment une aire de restauration élargie et plusieurs caisses automatisées.

Le mythe du brocoli

En ces temps inflationnistes où les consommateurs cherchent à faire des économies, Avril, qui vend des produits bios et de niches, ne connaît pas d’essoufflement dans ses ventes, a assuré la propriétaire à plusieurs reprises pendant l’entretien. « Nos clients à nous privilégient leur santé d’abord. »

Mme Senay trouve néanmoins « malheureux » de voir que l’étiquette « dispendieux » est toujours accolée aux produits bios.

Notre porte d’entrée dans les magasins, ce sont les fruits et légumes. Des fois, le brocoli bio est moins cher que le brocoli conventionnel. C’est surprenant.

Sylvie Senay, copropriétaire d’Avril

Après vérifications sur les différents sites des enseignes jeudi, le brocoli bio d’Avril se vendait 3,99 $ alors que ses concurrents affichaient un prix oscillant entre 1,99 $ et 2,99 $ pour le légume vert (non bio). Le brocoli bio se vendait à un prix comparable à certains endroits.

La cofondatrice d’Avril rappelle tout de même qu’en règle générale il est difficile de comparer des aliments conventionnels à des aliments biologiques. « On ne peut pas comparer du bio naturel avec des produits conventionnels. On peut comparer du bio avec du bio que les grandes chaînes peuvent proposer. Il faut comparer des tomates avec des tomates. »

Elle soutient malgré tout que les prix offerts dans ses magasins sont concurrentiels, même s’il s’agit de produits considérés comme haut de gamme. « On a une équipe d’acheteurs qui a pour mandat de toujours bien négocier les prix. On a un entrepôt pour pouvoir acheter de grandes quantités. Avec bientôt 11 magasins, on a un pouvoir de négociation. »

Marques privées

À l’instar d’autres enseignes comme IGA, Metro et Loblaw, les produits de marques privées ont récemment connu une hausse des ventes chez Avril. Et au cours de la dernière année, l’entreprise a travaillé sur l’image de sa marque pour l’uniformiser et pour qu’elle soit plus facile à reconnaître sur les rayons. Connue sous la marque Naturellement, elle sera commercialisée sous le nom d’Avril.

Avril

Fondation : 1995
Siège social : Granby
Nombre de magasins : 11 (dont celui qui ouvrira à Québec)
Quelques emplacements : Laval, Magog, Lévis, Granby, Longueuil, Montréal
Nombre d’employés : plus de 1000