(Toronto) Les marchés financiers turbulents ont pesé sur les résultats du troisième trimestre de la Banque Scotia, mais la banque a vu ses bénéfices augmenter grâce à des revenus d’intérêts plus élevés dus à la croissance continue des prêts.

Mardi, elle a été la première des six grandes banques canadiennes à publier ses résultats financiers, affichant un bénéfice net de 2,59 milliards pour le trimestre se terminant le 31 juillet, contre 2,54 milliards au même trimestre l’an dernier. Sa division bancaire canadienne déclare 14 % de croissance des prêts et sa division bancaire internationale enregistre une croissance des prêts de 12 %.

L’augmentation des prêts est intervenue alors que la santé financière des entreprises et des consommateurs a montré une solidité continue, a souligné mardi le président et chef de la direction de la Banque Scotia, Brian Porter, lors d’un appel aux analystes.

« Le contexte macroéconomique de nos zones géographiques clés reste positif, alors que les économies commencent à se stabiliser à la suite d'une confluence unique d’évènements. Au Canada, nous considérons la vigueur du marché du travail comme un contrepoids important à l’impact de l’inflation sur la confiance des consommateurs », a-t-il dit.

La banque a cependant augmenté ses provisions pour pertes sur créances de 8 %, à 412 millions, les banques centrales continuant d’augmenter les taux dans un acte délicat visant à maîtriser l’inflation sans plonger les économies dans la récession.

« Nous avons pris les mesures appropriées pour nous assurer que nous sommes provisionnés de manière prudente à la lumière de perspectives économiques moins certaines », a ajouté M. Porter.

La légère augmentation des provisions pour pertes globales cache des fluctuations plus importantes, la provision pour prêts productifs s’élevant à 23 millions, contre une reprise nette de 461 millions l’an dernier, la variation étant attribuée aux prévisions macroéconomiques moins favorables. La provision pour prêts douteux s’élevait à 389 millions, contre 841 millions l’an dernier, en raison d’une baisse des formations sur la plupart des marchés.

L’incertitude économique et les taux d’emprunt plus élevés ont également fait hésiter de nombreux acheteurs de maisons, ce qui a ralenti la croissance des prêts hypothécaires de la Banque Scotia, en hausse de seulement 2 % par rapport au trimestre précédent.

La banque a cependant souligné à quel point les finances des consommateurs restent solides malgré les pressions inflationnistes, avec des dépôts moyens toujours en hausse de 14 % par rapport aux niveaux prépandémiques, et des taux de délinquance pour le commerce de détail à environ la moitié du ratio prépandémique.

La Banque Scotia a indiqué qu’elle s’attendait également à attirer davantage de clients grâce à son programme de récompenses de points Scène élargi auquel elle a ajouté des épiceries et des pharmacies partenaires. La banque a commencé à déployer le nouveau programme la semaine dernière dans le Canada atlantique et l’étendra à tout le pays au cours des prochains mois.

Alors que les prêts ont encore augmenté au cours du trimestre, les divisions Gestion de patrimoine mondiale et Services bancaires et marchés mondiaux ont vu leurs revenus chuter, de 14 % et 26 % respectivement, en raison d’une activité de souscription inférieure, les entreprises ayant levé moins d’argent. La banque a également connu une baisse de l’activité de négociation, alors que les investisseurs se retiraient dans un marché en déclin.

« La robuste activité de prêt aux entreprises a été compensée par une période extrêmement calme pour les émissions sur les marchés des capitaux et des marchés difficiles pour les échanges », a expliqué M. Porter.

La baisse de l’activité dans les deux secteurs a poussé les résultats de la Banque Scotia un peu en deçà des attentes des analystes, car certains s’attendaient à ce que la volatilité accrue des marchés stimule les échanges.

La banque a déclaré un bénéfice ajusté de 2,10 $ par action, contre 2,01 $ par action il y a un an, mais inférieur aux attentes des analystes de 2,11 $ par action, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Les revenus de 7,80 milliards, contre 7,76 milliards, étaient également inférieurs aux attentes de 8,1 milliards.

« En raison de la faiblesse des marchés financiers, les revenus des fonds communs de placement, du courtage et de la gestion de patrimoine ont diminué au cours de la période, comme nous l’avions prévu, a précisé l’analyste d’Edward Jones, James Shanahan, dans une note. Cependant, la volatilité accrue du marché n’a pas réussi à renforcer les revenus de négociation, et l’activité de souscription reste médiocre. »

Les annonces de résultats des banques se poursuivent toute la semaine avec la Banque Royale et la Banque Nationale mercredi, CIBC et la Banque TD jeudi et la Banque de Montréal le 30 août.