(New York) L’agence américaine chargée de protéger les consommateurs, la FTC, a déposé mardi une plainte contre la chaîne de supermarchés Walmart l’accusant d’avoir pendant des années fermé les yeux sur des transferts d’argent commandités par des escrocs et effectués depuis ses magasins.

Le groupe propose en effet dans ses supermarchés des services de type Western Union ou MoneyGram, y compris sous son propre nom, permettant à un client de faire des virements en espèces à une autre personne.

Or des charlatans parviennent régulièrement à convaincre des particuliers de leur envoyer de l’argent en utilisant du démarchage par téléphone, en se faisant passer pour le fisc ou des proches dans le besoin, etc.

La FTC accuse Walmart de laisser ses salariés procéder aux virements même quand ils semblent suspicieux, de ne pas avoir mis en place de politique contre les fraudes et d’autoriser les retraits importants en argent, selon une plainte déposée devant un tribunal de l’Illinois.

L’agence regrette aussi que la chaîne de supermarchés ne propose pas de prospectus alertant les consommateurs sur les risques de fraudes ou de formation spécifique sur le sujet.

« Alors que les escrocs utilisaient ses services de transfert d’argent pour gagner de l’argent, Walmart a détourné le regard et a empoché au passage des millions en commissions », a commenté Samuel Levine, responsable du bureau de protection des consommateurs à la FTC, dans un communiqué.

La FTC estime que Walmart a coûté des « centaines de millions de dollars » à ses clients et en demande le remboursement, en plus d’une amende.

L’entreprise dénonce pour sa part une plainte « factuellement erronée et sans fondement juridique ».

Walmart prévoit « de défendre ses robustes mesures de lutte contre la fraude », selon un message publié sur son site.