L’incertitude macroéconomique ne semble pas avoir réduit l’appétit des entreprises pour les investissements technologiques, assure le président et chef de la direction de CGI, George D. Schindler, tandis que la multinationale montréalaise de services-conseils en technologie a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux attentes.

CGI a mené un sondage auprès de ses clients afin de connaître leurs projets pour la prochaine année, a dit le PDG au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre avec les analystes financiers. Le coup de sonde démontre que 80 % des clients prévoient maintenir ou augmenter le budget qu’ils consacrent aux investissements technologiques.

M. Schindler affirme avoir discuté avec plusieurs clients. Certains d’entre eux s’inquiètent de la situation économique. Ces appréhensions ne sembleraient pas les inciter à réduire leurs dépenses en technologie de l’information pour autant.

Je vous dirais que leur plus grande préoccupation est d’être sûrs d’avoir accès au talent au moment où ils en ont besoin.

George D. Schindler, président et chef de la direction de CGI

Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et de pression inflationniste sur les salaires, particulièrement dans le secteur technologique, CGI parvient à augmenter le prix qu’elle facture aux clients. M. Schindler avait déjà fait des commentaires semblables lors des résultats précédents et il a assuré que la situation n’avait pas changé.

D’ailleurs, la marge bénéficiaire de l’entreprise avant intérêt et impôt s’établit à 16 % au deuxième trimestre (terminé à la fin de mars) par rapport aux 15,8 % enregistrés à la même période l’an dernier. La société parvient ainsi à accroître ses marges dans un contexte d’inflation salariale et d’augmentation des coûts, souligne Suthan Sukumar, de Stifel GMP. « C’est un contraste avec la contraction des marges chez les entreprises comparables. »

M. Schindler, qui s’adressait aux investisseurs pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, a dit que la société n’avait pas d’activité en Russie, en Ukraine ou en Biélorussie et que le conflit n’avait pas perturbé ses activités.

CGI a également annoncé qu’elle avait conclu un accord en vue d’acquérir la totalité des actions de Harwell Management, par l’entremise de sa filiale CGI France. Harwell Management est une entreprise française fondée en 2009. Elle compte environ 150 consultants et offre des services au secteur financier. M. Schindler a réitéré que les perspectives étaient très bonnes pour le marché français.

Les résultats

La forte demande a permis à CGI de dévoiler des résultats supérieurs aux attentes des analystes, tandis que ses revenus ont progressé de 10 %, si on exclut l’effet des variations de devises.

Le bénéfice net de la société est passé de 341,2 millions à 372 millions, ou de 1,34 $ à 1,53 $ par action après dilution. Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 1,53 $, contre 1,35 $ à la même période l’an dernier.

En tenant compte de la variation des devises, les revenus ont augmenté de 6,2 %, à 3,27 milliards.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté dilué par action de 1,51 $ et des revenus de 3,189 milliards.

« La forte croissance des revenus renforce notre confiance que CGI continue sa bonne exécution dans un environnement où la demande est forte », commente Daniel Chan, de Valeurs mobilières TD.

CGI a indiqué que le carnet de commandes atteint 23,14 milliards, ou 1,9 fois les revenus annuels de la société. Le ratio nouveaux contrats/facturation est de 101,4 %.

L’action de CGI a pris 1,01 $, à 102,99 $, à la fermeture de la Bourse de Toronto, mercredi.