(Montréal) Après deux années épuisantes, Air Transat et Porter Airlines ont signé un accord de partage de codes qui, espèrent-elles, attirera les clients vers une plus large gamme de vols de correspondance au Canada et à l’étranger.

La première phase de l’accord consistera à relier les bases de Porter, à l’aéroport Billy Bishop de Toronto et à l’aéroport d’Halifax, à la plaque tournante d’Air Transat à Montréal, ont précisé les lignes aériennes.

L’accord de partage de code, qui devrait entrer en vigueur cet été avec le rebond de la demande pour les voyages, verra chaque compagnie aérienne vendre, sous son propre code, les vols exploités par son partenaire. L’accord permet aux voyageurs de combiner des segments de vol sur un seul billet et d’enregistrer leurs bagages une seule fois.

Le chef de la direction de Porter Airlines, Michael Deluce, a souligné que l’accord complétait les plans de croissance de sa compagnie aérienne, qui comprennent l’ajout d’avions et de vols au départ de l’aéroport international Pearson de Toronto, plus tard cette année.

« Donner un accès fluide aux marchés internationaux, où Air Transat a fait sa marque, est sans conteste un avantage majeur pour nos passagers », a-t-il affirmé dans un communiqué conjoint.

L’accord pourrait offrir un coup de pouce bienvenu aux deux lignes aériennes.

Porter a repris ses vols en septembre pour la première fois depuis mars 2020, après avoir immobilisé sa flotte au sol en raison des restrictions liées à la COVID-19. Le transporteur de 16 ans exploite des vols vers plus d’une dizaine de villes du centre et de l’est du Canada, en plus de cinq destinations américaines.

Transat AT, qui dépend de voyages vers des destinations soleil en hiver et des villes européennes en été, a perdu 886 millions au cours de ses deux derniers exercices, la pandémie ayant aspiré son argent. Porter est une société privée qui ne divulgue pas ses résultats financiers.

L’accord de partage de code intervient également alors que les transporteurs canadiens cherchent à étendre leur empreinte.

La semaine dernière, le Groupe WestJet Airlines a annoncé s’être entendu pour acquérir Sunwing Airlines et Vacances Sunwing, renforçant ainsi sa présence sur le marché des voyages de plaisance dans un contexte de concurrence croissante. L’entente est assujettie à des examens par le commissaire à la concurrence et Transports Canada, et l’approbation finale reviendra au ministre des Transports.

Plusieurs transporteurs à bas prix se sont également renforcés depuis l’été, en vue d’un affrontement avec WestJet et Air Canada – et entre eux – en particulier pour les vols intérieurs et les destinations soleil.

Flair Airlines a ajouté plus d’une douzaine de Boeing 737 à sa flotte, et a des plans pour faire passer sa flotte à 50 avions d’ici 2025. La filiale de WestJet, Swoop, augmente son nombre de liaisons et Lynx Air se joint également à la mêlée, prête à faire son voyage inaugural le 7 avril.

Pendant ce temps, Porter a commandé 30 appareils Embraer avec une option pour 50 autres, pour une valeur totale de 5,8 milliards US sur la base des prix de catalogue.

Alors que la pandémie a fait disparaître ces 24 derniers mois des milliards de dollars de revenus pour l’industrie, elle a également détruit les barrières à l’entrée pour les nouveaux venus.

La chute de la demande pour les avions a permis aux transporteurs d’y accéder plus rapidement et à moindre coût. La pénurie de pilotes qui avait tourmenté l’industrie n’est plus aussi importante. Et une plus grande disponibilité des créneaux aéroportuaires a donné aux entreprises un levier lorsqu’elles concluent des accords avec les autorités des aéroports.