(New York) Walmart a dévoilé jeudi des résultats et des prévisions meilleurs que prévu, le géant américain de la distribution parvenant à gérer les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les dépenses liées à la pandémie tout en tentant de limiter les hausses de prix.

« Pendant des périodes d’inflation comme celle que nous observons, les familles à revenus faibles et moyens, ou même les familles plus aisées deviennent plus sensibles aux prix et c’est à notre avantage », a souligné le directeur général de l’entreprise, Doug McMillon, lors d’une conférence téléphonique.

Le groupe surveille en permanence les tarifs de ses concurrents et s’aligne en fonction, ce qui lui a notamment permis de gagner des parts de marché dans la partie alimentation aux États-Unis au quatrième trimestre de son année comptable se terminant fin janvier.

Walmart estime avoir parallèlement « fait plutôt bien face aux coûts plus élevés dans la chaîne d’approvisionnement et aux défis liés à la pandémie ».

À l’approche des fêtes, la société a par exemple affrété ses propres bateaux pour s’assurer d’avoir des rayons remplis.

Au total, Walmart a alloué 400 millions de dollars de plus que prévu à sa chaîne d’approvisionnement.

Le groupe, qui emploie environ 1,6 million de personnes aux États-Unis, a aussi dépensé 300 millions de dollars de plus qu’anticipé initialement pour les congés de maladie en raison du variant Omicron.

Dépenses en hausse

Mais les consommateurs ont dans le même temps continué à dépenser allègrement, et les ventes des magasins Walmart aux États-Unis ont progressé de 6 %.

« Pour une entreprise aussi dominante et aussi fréquentée que Walmart, c’est un résultat exceptionnel qui montre que l’entreprise a su bien gérer les deux dernières années, particulièrement perturbées », a avancé Neil Saunders du cabinet GlobalData.

En ces temps d’inflation, le groupe va probablement faire face à une plus grande concurrence de la part des chaînes à bas prix comme Aldi mais avec une offre un peu plus complète, ses capacités à négocier avec ses fournisseurs et sa réputation, « Walmart devrait tenir ses positions dans l’année à venir », estime-t-il.

Dans les magasins Sam’s Club, le chiffre d’affaires a augmenté de 17 %, tiré par une hausse du nombre de transactions et du prix moyen du caddie, ainsi que par l’inflation et certaines aides du gouvernement.

Les ventes du groupe en dehors du pays se sont en revanche repliées de 23 %, en raison principalement de la cession de magasins au Royaume-Uni, au Japon et en Argentine. En ne prenant pas en compte ces opérations, les ventes ont progressé de 9 %.

Au quatrième trimestre de son année comptable se terminant fin janvier, le chiffre d’affaires total de Walmart a progressé de 0,5 % à 152,9 milliards de dollars, avec un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars.  

Sur l’ensemble de l’année, le groupe de supermarchés a réalisé un chiffre d’affaires de 572,8 milliards de dollars, en hausse de 2,4 %, assorti d’un bénéfice net de 13,7 milliards.

Et pour l’année en cours, Walmart prévoit une hausse de ses ventes de 3 % et une progression de son bénéfice par action de 5 % à 6 %, ce qui est un peu au-dessus des anticipations des analystes.

Le groupe présume que la situation du côté de la pandémie et de la chaîne d’approvisionnement va s’améliorer et que « le consommateur américain restera dans une situation économique généralement favorable tout au long de l’année », a souligné le directeur financier Brett Biggs.

L’action du groupe prenait 1,8 % à la mi-séance de Wall Street.