La relance de l’aviation civile en Europe et en Asie-Pacifique serait le prochain catalyseur qui alimentera la reprise pour CAE, croit son président et chef de la direction, Marc Parent.

Le spécialiste montréalais de la formation des pilotes et des simulateurs a profité de la reprise qui a commencé aux États-Unis, mais les activités redémarrent plus lentement en Europe et en Asie-Pacifique, a noté M. Parent, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des plus récents résultats trimestriels de la société.

L’aviation civile ne fonctionne qu’à près de la moitié de sa capacité d’avant la pandémie, indique-t-il. « Il y a encore beaucoup d’espace pour la reprise dans ce marché. »

Cette reprise passera par l’assouplissement des mesures sanitaires.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Parent, président et chef de la direction de CAE

Le véritable frein à l’envie de voyager, ce n’est pas que les gens ont peur de prendre l’avion. C’est que les gens ne peuvent pas aller nulle part ou qu’ils doivent attendre en quarantaine.

Marc Parent, président et chef de la direction de CAE

En Europe, plusieurs pays ont assoupli les restrictions sanitaires imposées aux voyageurs au cours des derniers jours. Par exemple, la Suisse, le Royaume-Uni et le Danemark ont annoncé l’abandon du test de dépistage pour les voyageurs vaccinés. M. Parent voit ces annonces d’un bon œil. « La tendance est favorable », affirme-t-il.

Le bénéfice diminue de moitié

Ces commentaires ont été formulés tandis que CAE a affiché, vendredi, un bénéfice en baisse et que la pandémie continue de perturber les activités de l’entreprise.

La société montréalaise a dévoilé un bénéfice net de 26,2 millions au troisième trimestre, en baisse de 46 % par rapport à celui de 48,8 millions enregistré un an plus tôt.

Pour leur part, les revenus ont légèrement avancé, de 2 %, pour s’établir à 84,7 millions pour la période de trois mois terminée le 31 décembre.

Le bénéfice ajusté par action a atteint 19 cents, comparativement à celui de 22 cents de la même période un an plus tôt.

Les analystes anticipaient un bénéfice par action de 19 cents et des revenus de 918,24 millions, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les revenus inférieurs aux attentes font dire à Tim James, de Valeurs mobilières TD, qu’il a été trop optimiste quant à la reprise de la formation des pilotes dans l’aviation civile. Il note que le variant Omicron et les mesures de restrictions sanitaires ont eu un impact plus grand que prévu, tant sur le secteur de la défense que sur celui de l’aviation civile.

Dans la mesure où cet écart avec nos prévisions est temporaire – il devrait être récupéré dans les prochains trimestres – et que les bonnes marges sont soutenables, nous croyons que les investisseurs devraient être encouragés par le potentiel de rentabilité de CAE.

Tim James, analyste chez Valeurs mobilières TD

Derrière le contexte difficile, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, voit des signes encourageants, notamment du côté des marges, du carnet de commandes et de la génération des flux de trésorerie.

Dans le segment de l’aviation civile, CAE est parvenue à protéger ses marges, malgré une baisse des revenus. Les revenus du secteur s’établissent à 390,1 millions, contre 412,2 millions à la même période un an plus tôt.

Les marges opérationnelles ont atteint 21,4 %, par rapport à 14,2 % à la même période en 2020. La société a indiqué que le taux d’utilisation des centres de formation du secteur de l’aviation civile s’était établi à 60 %, une hausse de 10 points de pourcentage.

Dans le secteur de la défense, les revenus augmentent de 42 % à 426,5 millions, mais les marges des activités traditionnelles (4,2 %) demeurent toujours sous pression quand on les compare à celles de l’acquisition L3 Harris (15,3 %).

Vendredi, l’action a reculé de 3,5 %, ou 1,13 $, à 31,58 $ à la Bourse de Toronto.