Le prix accepté par les dirigeants de Cominar pour vendre l’entreprise a de nouveau fait réagir mercredi, alors que le plus gros détenteur de parts du fonds de placement immobilier de Québec vient de faire un geste visant à le faire passer inaperçu.

La direction de Cominar ait révélé la semaine dernière s’être entendue avec un consortium mené par Canderel entourant son acquisition au prix unitaire de 11,75 $ la part, une transaction d’une valeur de 5,7 milliards en incluant la dette.

Le fait que Cominar a révélé mercredi que la valeur de l’actif net par part s’est appréciée dans les derniers mois pour atteindre 14,72 $ au début d’octobre soulève des interrogations.

Cominar avait précédemment indiqué que cette valeur s’établissait à 14,54 $ au début de juillet.

« Il est difficile de réconcilier la valeur [de l’actif net] avec le prix de 11,75 $ », a lancé l’analyste Jonathan Kelcher, de la TD, en discutant avec le PDG Sylvain Cossette, durant une conférence téléphonique organisée en marge de la présentation des résultats trimestriels.

Sylvain Cossette a simplement répondu que, pour aider à comprendre, différentes variables seront étalées dans la circulaire qui sera envoyée aux détenteurs de parts durant la semaine du 22 novembre en prévision de l’assemblée prévue le 21 décembre.

Pour Pammi Bir, chez RBC, le prix de 11,75 $ est « décevant » mais reflète les défis liés aux immeubles en portefeuille.

Cet analyste souligne au passage que les résultats divulgués mercredi sont supérieurs à ses attentes et à celles de Bay Street en faisant notamment référence aux fonds provenant de l’exploitation par part de 28 cents pour les mois de juillet, août et septembre.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

George Armoyan, plus important détenteur de parts de Cominar

Passer sous le radar

Le plus important détenteur de parts de Cominar, l’investisseur et entrepreneur George Armoyan, a par ailleurs vendu mardi un « petit » bloc de parts de Cominar. Cette transaction a fait glisser sa participation sous la barre des 10 %, ce qui fait en sorte qu’il n’est plus tenu de divulguer ses transactions sur le titre à moins que sa participation repasse à plus de 10 %. Il a vendu mardi 125 000 parts au prix unitaire de 11,73 $.

« Le prix de la part a monté à un niveau supérieur à celui de l’offre d’achat durant la séance de mardi et j’ai décidé d’abaisser ma participation sous le seuil de 10 % de façon à me placer sous le radar », explique George Armoyan au téléphone.

« Je pourrais décider de racheter des parts et détenir à nouveau plus de 10 %. J’y pense. J’ai un communiqué prêt à envoyer si je le fais. J’ai même pensé à augmenter ma participation à 19,9 %. J’ai une grosse transaction dans le secteur de l’énergie sur le point de se boucler et j’obtiendrai des fonds dans les prochains jours que je devrai déployer. »

George Armoyan ajoute avoir quelques rencontres de prévues avec des détenteurs de parts et des investisseurs d’ici dimanche pour discuter de stratégie dans le dossier de Cominar. Il dit aussi attendre la circulaire pour obtenir un peu plus de « couleur » à propos du travail effectué par les dirigeants pendant le processus de réflexion qui s’est déroulé au cours de la dernière année.

« Je n’aurais jamais imaginé qu’ils recommanderaient un prix de 11,75 $ la part. Je n’aurais pas cru qu’ils iraient en bas de 13 $ ou 14 $ », précise-t-il.

Je n’ai jamais vu quelqu’un vendre au rabais. J’ai toujours vu des ventes à prime.

George Armoyan

George Armoyan a commencé à accumuler des parts peu après le début de la pandémie jusqu’à en détenir plus de 20 millions. Son investissement dans Cominar est effectué par l’entremise de son holding G2S2 Capital, dont l’acronyme est tiré de son prénom ainsi que de ceux de sa femme et de ses deux fils (George, George jr, Simé et Sam).

La Presse révélait par ailleurs mardi qu’une offre concurrente pour le rachat du fonds de placement immobilier de Québec est en préparation.

Cominar possède 310 immeubles industriels, commerciaux et de bureaux au Québec et en Ontario.

Le titre de Cominar a cédé 1 % mercredi pour clôturer à 11,59 $ à Toronto.