(Londres) La chaîne de salles de cinéma Cineworld a réduit ses pertes au premier semestre avec la levée des restrictions, mais sa situation financière reste fragile, ce qui la conduit à envisager une entrée en Bourse de ses activités américaines.

Le groupe, présent surtout au Royaume-Uni et aux États-Unis, a annoncé jeudi dans un communiqué une perte encore énorme de 515 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année.  

Mais c’est bien moins que celle du premier semestre 2020, qui avait atteint 1,6 milliard au plus fort de la pandémie, en raison de la fermeture de toutes ses salles.

Cineworld relève désormais la tête, avec la réouverture de ses sites depuis avril et mai grâce à la levée des restrictions sanitaires.

Il note une reprise progressive des entrées et anticipe une forte activité au quatrième trimestre grâce à des sorties de films attendues, comme James Bond ou Top Gun, et à un rattrapage de la demande.

Le groupe est présent dans 10 pays et compte 9269 salles dans 759 sites.

« Cineworld et le secteur dans son ensemble approchent le moment de vérité », alors que la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer la croissance des plateformes de streaming, souligne Danni Hewson, analyste chez AJ Bell.

« Le public va-t-il revenir en grand nombre ou les changements dans la distribution de films du fait de la pandémie et les craintes d’être enfermé avec d’autres personnes pendant deux heures vont-ils entraîner une baisse de fréquentation ? », se demande-t-il.

Le groupe a été contraint de se serrer la ceinture et a renforcé ses liquidités de 800 millions de dollars, ce qui doit lui permettre de tenir toute cette année au minimum.

Mais afin de récupérer davantage de fonds et de faire gagner de l’argent à ses actionnaires, Cineworld dit examiner une introduction en Bourse aux États-Unis de ses activités américaines, rassemblées dans la société Regal acquise en 2018, qui représente la grande majorité de ses ventes et de ses profits.

« Cela montre dans quel état précaire se trouvent les finances du groupe et peut-être qu’il y a un léger espoir de bénéficier d’un effet AMC », du nom d’un concurrent américain dont l’action a nettement progressé cet été, du fait de l’engouement de petits porteurs en ligne, souligne Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.