Avec de nouveaux actionnaires et investisseurs, le fabricant de bâtiments usinés Pro-Fab ravive ses ambitions de croissance qui pourraient l’amener à doubler sa taille d’ici cinq ans.

« Au cours des 10 ans avec notre actionnaire précédent, le fonds américain Wynnchurch Capital, le plan de croissance anticipé ne s’est pas réalisé selon les attentes. Mais après avoir trouvé de nouveaux investisseurs, québécois en plus, nous pouvons donner un nouvel élan à nos ambitions », confie Martin Roy, président et chef de la direction de Pro-Fab, en entrevue avec La Presse.

« En fait, d’ici cinq ans, nous visons à doubler le niveau d’activités de Pro-Fab. C’est-à-dire augmenter nos livraisons de 500 à 1000 bâtiments préfabriqués en usine, avec un chiffre d’affaires approchant les 200 millions. »

Quels moyens pour y parvenir ?

D’abord, explique Martin Roy, en accentuant les efforts d’expansion des parts de marché dans le marché déjà bouillonnant des bâtiments résidentiels ou commerciaux dans l’est du Canada et les États frontaliers du Nord-Est américain.

Ensuite, en ravivant la croissance par acquisitions, selon deux axes prioritaires. En premier lieu, par souhait d’intégration verticale des activités avec, par exemple, l’acquisition d’un fabricant de portes et fenêtres ou d’armoires de cuisine.

En second lieu, par souhait d’expansion géographique de son marché au-delà du rayon d’action de son usine principale de Vallée-Jonction, en Beauce, et de celle de sa filiale Guildcrest Homes située à Morewood, dans l’est de l’Ontario, à mi-chemin entre Cornwall et Ottawa.

Cette expansion géographique pourrait se réaliser par l’implantation d’une troisième usine dans un nouveau marché ciblé, ou l’acquisition d’un fabricant de bâtiments usinés déjà bien implanté dans son marché régional ou provincial.

Martin Roy, président et chef de la direction de Pro-Fab

En parallèle, les dirigeants de Pro-Fab souhaitent rééquilibrer la répartition de ses revenus et de ses livraisons de bâtiments usinés entre les deux principaux segments de son marché : les bâtiments d’usage résidentiel et ceux d’usage commercial ou institutionnel.

« Ces temps-ci, avec la vigueur du marché résidentiel, nous y effectuons environ 85 % de nos livraisons, contre seulement 15 % dans le marché commercial et institutionnel (annexes de classes et de chambres d’hôpital). À terme, nous souhaitons rééquilibrer ça à 60 % dans le marché résidentiel et 40 % dans les marchés commercial et institutionnel », explique Martin Roy.

Un actionnaire enthousiaste

Chez le nouvel actionnaire majoritaire de Pro-Fab, Kairos Capital, qui regroupe des capitaux de placement privé en entreprises provenant de six gens d’affaires québécois, l’associé principal, Marc Desmarais, fait état de « notre hâte d’accompagner l’équipe de direction de Pro-Fab dans la mise en œuvre de ses plans de croissance ».

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE PRO-FAB

Groupe Pro-Fab est établi à Saint-Apollinaire.

« Notre processus et nos discussions d’acquisition avec l’actionnaire antérieur de Pro-Fab et les principaux dirigeants de l’entreprise avaient démarré au début de 2020, mais ils ont été retardés par la crise sanitaire de pandémie », relate M. Desmarais, en discussion avec La Presse.

« Nous sommes donc très contents d’avoir pu reprendre nos discussions et conclure récemment la transaction d’acquisition de Pro-Fab. D’autant que pour les associés chez Kairos Capital, il s’agit de notre deuxième placement privé en entreprise québécoise après celui réalisé dans l’entreprise de télécommunications Comprod, de Boucherville. C’est aussi un deuxième jalon vers notre objectif à moyen terme de constituer un portefeuille de placements privés en entreprises à hauteur de 500 millions en valeur d’actifs. »