À quelques jours de la reprise des audiences du BAPE sur son projet d’expansion d’un dépôt de résidus à sa mine de fer du lac Bloom, près de Fermont sur la Côte-Nord, la société minière Champion Iron annonce qu’elle vient d’en doubler le financement auprès d’un groupe d’institutions financières comprenant le Mouvement Desjardins, la société d’État Investissement Québec et la Banque de Chine.

Avec cet accord financier, qui comprend aussi les banques TD, Royale et Scotia, c’est désormais à une somme de 400 millions US en « facilités de crédit disponibles » qu’auront accès Champion Iron et sa filiale Minerai de fer Québec pour la suite de leur projet d’expansion du complexe minier du lac Bloom.

Ce projet que l’entreprise estime maintenant à 512 millions de dollars canadiens en « dépenses d’immobilisations » d’ici 18 mois vise à doubler la capacité de production de la mine du lac Bloom à 15 millions de tonnes par an de concentré de minerai de fer. Avec cette expansion, Champion Iron prévoit aussi l’ajout de 375 emplois à l’effectif actuel de son complexe minier de lac Bloom.

Mais pour qu’une telle capacité de production soit atteinte, Champion Iron doit aussi agrandir considérablement le dépôt de résidus miniers à proximité de sa mine exploitée à ciel ouvert.

Au cours des 20 prochaines années, l’entreprise projette de déposer près de 900 millions de tonnes de résidus miniers dans un périmètre agrandi jusqu’à englober huit lacs et des dizaines d’hectares de milieux humides.

Suscitant la controverse dans la région de Fermont et de Sept-Îles, le projet d’agrandissement du dépôt de résidus miniers à la mine du lac Bloom est maintenant sous la loupe du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE).

Après une première séance d’audiences en octobre, tenue en mode virtuel avec plus de 500 participants, la prochaine séance est prévue mardi prochain, le 17 novembre.

Une « étape marquante »

Entre-temps, à la direction de Champion Iron, on continue d’aller de l’avant avec la réalisation de ce projet d’expansion.

Dans le communiqué annonçant le financement additionnel et l’« approbation finale » de ce projet par le conseil d’administration, le chef de la direction de Champion Iron, David Cataford, indique qu’il s’agit d’« une étape marquante pour notre entreprise, nos employés et la communauté ».

En Bourse, les investisseurs dans le secteur des mines et métaux ont manifesté leur appréciation de cette autre annonce financière de Champion Iron en poussant ses actions en hausse de presque 3 % au prix record de 3,87 $ en cours de séance, jeudi.

Avantagée par le raffermissement du prix du fer, l’entreprise minière a engrangé des revenus de 310,9 millions – presque doublés sur un an – et un profit net de 112 millions durant le trimestre terminé le 30 septembre, alors qu’elle avait affiché une perte de 1,7 million lors de la même période l’an dernier.

En plus de son complexe minier du lac Bloom, situé à une dizaine de kilomètres au nord de Fermont, Champion Iron possède aussi dans la région le projet de minerai de fer Fire Lake North.

Jugé de haute qualité dans le marché sidérurgique, le minerai de fer extrait de la mine à ciel ouvert du lac Bloom est concentré sur place et acheminé ensuite par rail jusqu’au port de chargement situé à Sept-Îles.

Dans ses communications d’entreprise, Champion Iron dit vendre son concentré de minerai de fer « partout dans le monde » et avoir « des clients en Chine, au Japon, au Moyen-Orient, en Europe, en Corée du Sud et en Inde ».