L’industrie du prêt-à-cuisiner poursuit sur sa lancée. Alors que La Cage – Brasserie sportive saute dans l’arène, des acteurs déjà bien implantés dans ce marché connaissent une croissance : Marché GoodFood ouvre un nouveau centre de distribution dans la métropole ; de son côté, WeCook, spécialisée dans la livraison de plats préparés, distribuera désormais des repas en Ontario.

Avec une baisse de l’achalandage appréhendée à l’automne en raison d’une possible deuxième vague de propagation de COVID-19, la chaîne de restaurants veut assurer ses arrières en vendant des boîtes de repas prêts à cuisiner.

« Ça fait partie de notre stratégie pour l’automne », a affirmé Jean Bédard, président de Sportscène, groupe qui gère La Cage – Brasserie sportive, au cours d’un entretien téléphonique avec La Presse, jeudi à l’occasion de la publication des résultats financiers de l’entreprise. « On a moins de capacité. Les terrasses à l’automne vont être fermées. Il va faire plus froid. Les gens vont regarder leurs émissions, ils vont peut-être regarder plus de sport à la maison. On veut être capables de les servir. C’est ça qui va nous permettre de minimiser au maximum l’impact de la COVID-19. »

« Il faut que tu sois présent avec des offres comme ça pour continuer de servir le consommateur », ajoute-t-il, soulignant dans la foulée que les prochains mois seront difficiles en restauration.

On va avoir besoin de cette autre source de revenus là pour compenser et faire travailler notre monde.

Jean Bédard

Déjà, sur le site de La Cage – Chez vous, les clients peuvent commander des « kits prêts-à-cuisiner » permettant de préparer à la maison des guédilles au homard ou encore des hamburgers. D’autres options s’ajouteront. Au total, à l’automne, au moins une dizaine de repas à la sauce La Cage – accompagnés de fiches recettes – seront offerts. Les commandes pourront être livrées le jour même pour les clients de la grande région de Montréal.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Déjà, sur le site de La Cage – Chez vous, les clients peuvent commander des « kits prêts-à-cuisiner » permettant de préparer à la maison des guédilles au homard, des tacos de poisson ou encore des hamburgers.

Or, les entreprises qui préparent et livrent des boîtes repas à domicile au Québec sont déjà légion. Marché GoodFood, Cook it et WeCook – pour le prêt-à-manger – font partie du lot. Comment La Cage compte-t-elle se tailler une place ?

« On veut être le GoodFood des évènements sportifs », illustre Jean Bédard. Selon lui, les autres sociétés se spécialisent davantage dans des repas santé de « début de semaine ».

« Nous autres, notre positionnement, c’est plus le week-end », explique-t-il. Les nachos garnis ou encore les tacos de poisson pourront être dégustés devant la télé pendant une partie de hockey ou un match de football. Selon M. Bédard, ce créneau n’est pas occupé par les autres acteurs.

« Il faut que ça goûte pareil comme si tu étais à La Cage et il faut que ça soit simple à faire », dit-il. Les recettes demandent environ une dizaine de minutes de préparation tout au plus.

Résultats

Par ailleurs, au cours des derniers mois, la pandémie et le confinement ont affecté les ventes totales des restaurants de la chaîne, qui affichent une diminution de 77 % pour le troisième trimestre terminé le 24 mai. Pour cette raison, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) a affiché une perte de 1,6 million. Pour le moment, sur les 32 restaurants, 6 ne sont toujours pas ouverts. L’entreprise n’a pas l’intention de procéder à des fermetures.

Bonne nouvelle toutefois pour l’entreprise : les ventes de produits de La Cage vendus en épicerie ont connu une hausse de 222 % depuis le début de la pandémie.

Nouveau centre de distribution pour GoodFood

De son côté, Marché GoodFood, l’une des plus importantes entreprises de repas prêts à cuisiner au pays, a annoncé jeudi l’ouverture d’un nouveau centre de distribution à Montréal de 45 000 pieds carrés. Avec ce nouvel emplacement, Marché GoodFood compte désormais sept installations à travers le pays, dont deux dans la métropole. En plus de proposer des boîtes repas, la société s’est lancée dans la vente en ligne de produits d’épicerie de base comme des œufs, du lait et du pain. « Ce bail à moyen terme amène notre société et nos activités à une excellente position pour répondre à l’appétit croissant des Canadiens pour la livraison d’épicerie en ligne et consolide notre position de chef de file dans l’industrie », a déclaré Jonathan Ferrari, président du conseil d’administration et chef de la direction de Marché Goodfood, par voie de communiqué. Ce dernier n’était pas disponible pour nous parler à la suite de cette annonce. Au 31 mai 2020, l’entreprise comptait 272 000 abonnés.

Conquête canadienne pour WeCook

L’entreprise québécoise WeCook, spécialisée dans les repas prêts à manger, se lancera pour sa part à la conquête du marché ontarien dès le mois de septembre. « On va être partout dans la province, mais c’est sûr qu’on met l’accent sur le Grand Toronto », explique le fondateur de l’entreprise, Étienne Plourde. Comme l’une des installations de WeCook est située à Dorval, les repas commandés par les clients ontariens pourront aisément être livrés le jour même, assure-t-il. Puis, d’ici un an, l’entreprise ouvrira un centre de distribution dans l’Ouest canadien. Depuis le début de l’année, WeCook a connu une hausse de ses ventes de 400 %. Elle compte 300 employés au Québec.