(Ottawa) L’attente est terminée : l’entreprise Chaptec-OmniChem, qui a pignon sur rue à Montréal-Est et qui souhaitait répondre à l’appel à la mobilisation du secteur industriel lancé par le premier ministre Justin Trudeau en fabricant du gel désinfectant pour desservir les hôpitaux, a reçu la certification PND de Santé Canada lundi soir.

La bonne nouvelle est tombée vers 18 h 30 dans un courriel envoyé aux dirigeants de l’entreprise quelques heures après que La Presse eut fait état de l’attente de plus de trois semaines de Chaptec-OmniChem au ministère fédéral de la Santé.

« Si vous recevez ce courriel car vous avez soumis une demande de licence d’exploitation COVID-19. Pour ne pas retarder le démarrage de vos opérations, dans l’attente de la réception de la licence d’exploitation COVID-19, ce courriel est destiné à confirmer que vous pouvez commencer les activités que vous avez demandées », peut-on lire dans le courriel du ministère.

« Veuillez noter que vous recevrez un autre courriel dès que votre licence d’exploitation COVID-19 officielle aura été délivrée. En raison du volume très élevé de demandes liées à la COVID-19, nous vous recommandons de ne pas demander que votre licence d’exploitation COVID-19 soit envoyée par courriel, afin que les ressources restent consacrées au traitement des nouvelles demandes », ajoute-t-on dans le courriel.

La copropriétaire de Chaptec-OmniChem, Jani Beauchamp, cachait mal son bonheur de recevoir la confirmation dans un courriel à La Presse. « On y est presque : ) Merci ! Santé et courage », a-t-elle écrit mardi matin.

Dans une entrevue accordée à La Presse, lundi, Mme Beauchamp expliquait que son entreprise était en mesure de produire suffisamment de gel désinfectant pour desservir tous les hôpitaux du Québec et une partie des hôpitaux du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. Son entreprise fabrique déjà des produits désinfectants pour l’industrie agroalimentaire depuis 25 ans

« Nous avons les usines, les chimistes et la compétence. Dès l’appel lancé le 18 mars, on s’est dépêchés à faire le produit. Nous avons tout. Nous sommes prêts » avait expliqué Jani Beauchamp, copropriétaire de l’entreprise avec son père Sylvain Beauchamp.

« On a redéposé notre demande lundi auprès de Santé Canada. Nous respectons à la lettre la recette officielle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). […] Quand toute la planète veut la même chose en même temps, il est possible qu’il en manque à un moment donné. Nous sommes dans cette dynamique », a-t-elle ajouté.

L’entreprise de Montréal-Est, qui compte 25 employés, a déjà conclu un partenariat stratégique avec le Groupe Triani de Terrebonne, qui exploite notamment des microbrasseries, pour son approvisionnement en alcool, ingrédient essentiel du désinfectant.

Une cargaison de plus de 15 000 litres du précieux produit se trouve déjà dans les installations de l’entreprise. Et elle fait l’objet de convoitise de la part de grandes villes américaines.

« Nous sommes en pandémie en ce moment. Nous avons eu des appels de Boston, de New York et d’autres villes aux États-Unis. Mais nous ne voulons pas leur vendre. Nous voulons le garder pour ici. Je veux approvisionner les gens qui travaillent dans les services essentiels au Québec et au Canada. Je veux servir mon monde », a affirmé Jani Beauchamp

Dès qu’elle obtiendra le feu vert de Santé Canada, l’entreprise pourra produire environ 10 000 contenants de 4 litres par jour. « En une semaine, on serait capable d’approvisionner tous les hôpitaux du Québec et ailleurs aussi. Je comprends la situation chez Santé Canada. Je ne les blâme pas. Ils doivent avoir des montagnes de papiers partout. Sauf que ma compagnie est prête à livrer le produit dès aujourd’hui », avait-elle aussi indiqué.