(New York) Avec la flambée de Tesla en Bourse, Elon Musk prend sa revanche sur les spéculateurs et les sceptiques : un influent financier américain, qui avait parié sur l’effondrement boursier du constructeur de véhicules électriques, est en train de s’en mordre les doigts.

Jim Chanos, qui dirige le fonds Kynikos Associates, reconnaît désormais que son pari contre Tesla s’est transformé en cauchemar en raison de l’ascension boursière du constructeur de véhicules électriques haut de gamme, qui s’est apprécié de plus de 612 % à Wall Street depuis janvier.

PHOTO ANDY KROPA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

James Chanos en 2011

« C’est, de toute évidence, très douloureux », a déclaré Jim Chanos à l’agence d’informations Bloomberg News, alors que M. Musk, dont la fortune est liée aux performances boursières de Tesla dont il détient près de 18 % du capital, est passé, sur le papier, au deuxième rang des hommes les plus riches du monde, dépassant Bill Gates et talonnant Jeff Bezos (Amazon).

Chanos, qui critique depuis plusieurs années la gestion de M. Musk, patron cofondateur de Tesla, dit maintenant que s’il venait à croiser le milliardaire, il lui dirait : « Bien joué, bon travail pour le moment. »

Il avait parié sur la chute d’Enron

Chanos est devenu célèbre pour avoir parié sur la chute du courtier en énergie Enron, bien avant ses déboires et sa disparition.

Il n’est pas le premier financier-spéculateur à mordre la poussière sur Tesla. En 2018, le très controversé et redouté fonds Citron Research avait fait volte-face, décidant finalement de croire en Tesla après avoir longtemps fait route avec les détracteurs boursiers du groupe californien.

Les relations entre ces spéculateurs et Elon Musk ont toujours été houleuses.

« Avis de tempête à “Shortville” », avait moqué en 2017 sur son compte Twitter l’entrepreneur d’origine sud-africaine, en faisant allusion à la technique boursière qui consiste à gagner de l’argent en pariant sur la baisse d’une action (un « short » est une vente à découvert).

Tesla profite de l’engouement de nombreux investisseurs pour ce qu’ils considèrent être l’avenir de l’automobile.

En deuxième partie de séance jeudi, le titre Tesla s’inscrivait à 597 dollars, en hausse de 5 %.

Son action a en plus été dopée ces dernières semaines par l’élection à la présidence des États-Unis de Joe Biden, qui a promis de favoriser le développement des véhicules électriques dans le pays, et par l’annonce de la prochaine entrée du groupe dans le prestigieux indice S&P 500 à partir du 21 décembre.

Faire partie de cet indice, le plus représentatif du marché américain, permettra à l’action Tesla d’être systématiquement incluse dans de nombreux produits financiers qui suivent mécaniquement ses fluctuations, les ETF, ce qui devrait lui donner encore plus d’ampleur.

De nombreux analystes, dont ceux de Goldman Sachs et Morgan Stanley, ont également publié des notes très positives sur l’avenir de la société.